Entre petites lampées et grandes folies, ne pas remettre à demain ce qui peut être bu aujourd'hui...
23 Octobre 2012
Cosne-sur-Allier. A lire, ci-dessous un intéressant papier du journaliste Tanguy Ollivier, paru ce matin dans La Montagne (Allier), sur la merranderie Cognet, fournisseur de quelques
grands châteaux du Bordelais...
« Le château Yquem, star du bordelais, doit une partie de sa qualité à… une petite entreprise de Cosne-d’Allier. Les douelles des barriques dans
lequel vieillit le meilleur sauterne du monde sont en effet fabriquées à la merranderie Cognet, une institution séculaire vendue en 2010 à François Saint-Martin, un tonnelier de Buzet (Lot). «
Nous étions clients depuis vingt ans et j’ai préféré qu’il y ait une continuité car dans notre métier, c’est primordial », commente le nouveau propriétaire, qui a décidé de stopper l’activité
scierie.
D’abord spécialisée dans les travaux publics, la charpente ou les bois destinés à la fabrication de meubles et parquets, la société
Cognet a progressivement glissé vers la production de merrains. « À l’époque, nous travaillions presque exclusivement pour Martel », une grande maison de Cognac, se souvient Jean Cognet, l’ancien
patron devenu salarié de l’entreprise. Puis le marché du vin a pris le dessus, les fûts de chêne bénéficiant notamment des goûts du célèbre dégustateur américain, Robert Parker.
Aujourd’hui, les bois de l’Allier, et ceux de Tronçais en particulier, sont devenus les plus demandés au monde. La merranderie Cognet
les utilise « à 90 % » pour fabriquer les quatre cents mètres cubes de douelles qui sortent chaque année de ses nouveaux entrepôts, route de Hérisson. « Nous allons aussi chercher du bois en
forêt de Bercé, près du Mans, où la qualité est équivalente à celle de Tronçais », précise Jean Cognet.
La production de la merranderie permet de fabriquer 4.500 barriques par an, soit à peu près « 40 % des besoins de la tonnellerie ». En
plus de château Yquem, l’entreprise travaille pour de nombreux grands noms du bordelais (Châteaus Latour, Calon-Ségur…) de Bourgogne (Établissements Drouhin) mais aussi de l’étranger. « Nous
travaillons à 70 % à l’export, avec l’Australie, la Nouvelle-Zélande, les États-Unis, l’Afrique-du-Sud, la Turquie… », précise François Saint-Martin.
Dans un marché du tonneau arrivé « un peu à saturation », le haut de gamme tire toujours son épingle du jeu. « A la merranderie
Cognet, on a su conserver un savoir-faire ancestral qui continue de faire la différence », observe David Brodin, le responsable d’exploitation.
La douzaine de salariés travaille là depuis vingt ans en moyenne. L’entreprise compte embaucher « petit à petit ». Mais dans le
secteur, trouver de la main-d’œuvre qualifiée est un véritable défi.
Pratique. La grande vente de bois d’automne organisée par l’ONF, une des plus renommées pour les bois de merrain, a lieu le 25 octobre à partir de 9h30 au gymnase de Cérilly (Allier).