27 Octobre 2011
Nouveau ! Ceci est un marronnier… C’est du jargon de journalistes. Pour parler d’un sujet qui revient chaque année à la même époque, au fil des saisons, comme les œufs de Pâques, les chrysanthèmes de la Toussaint, les sapins de Noël, le hit parade des prénoms, les vendanges, la foire aux ânes de Lignières …
Marronnier du jour : les vins nouveaux ou primeurs, en attendant le beaujolais lequel débarque chaque année le troisième jeudi de novembre. Ce sera donc le 17… Primeurs et nouveaux qui vont drainer, c’est leur destin, des cortèges de mauvaises humeurs pondus par de mauvais coucheurs. Les marrons se ramassent à la pelle en automne… Qu’attend-on des vins primeurs, qu’on leur demande ? Rien d’autres que ce qu’ils annoncent… D'être rigolos, de se déguster sur le pouce, entre copains, occasion supplémentaire de faire la fête à petits prix pour tous ceux qui voient passer, toute l’année, sous leur nez, le train de luxe des grands crus. Allez les ronchons de la glouglouparisphère, cette année, laissez tomber, faites l’impasse, foutez la paix aux primeurs, ne nous gâchez pas le plaisir…
J’ai reçu quelques bouteilles de primeurs des Vignerons ardéchois, un vignoble en IGP (Indication Géographique Protégée, pour ceux qui ne seraient pas encore habitués à ces nouvelles appellations), qui a le droit de sortir ses primeurs trois semaines avant les AOC (Appellation d’Origine Contrôlée). Nos trois cuvées ardéchoises : Orélie rouge, une nouveauté, assemblage de merlot (85%) et de gamay, qu’on a bu d’une traite l’autre midi, au jardin, en grillant du boudin et des tranches de lard; Orélie blanc (sauvignon à 85% et chardonnay à 15 %) qu’on a ouvert à l’apéritif en attendant que les braises se fassent… ; et la cuvée Modestine ( dotée d’un nouvel habillage), cent pour cent gamay, comme le beaujolais, qu’on a dégustée en attendant que le feu s’assoupisse … Et bien voilà, on s’est raconté quelques histoires de légumes, on a parlé de Modestine, l'ânesse de Stevenson, des Cévennes, des épisodes cévenols, on a disserté sur les arômes de fruits rouges de l’un, le nez floral comme une jachère de l’autre, le côté un brin gazeux et très beaujo-beaujo du dernier, avant de rentrer car un gros orage de grêle s’annonçait à l’horizon proche sous les nuages gris virant au jaune… Encore un mot : toutes ces bouteilles sont à 3,50 euros environ …
Dans la même journée, mais le soir venu, on a ouvert cette fois une bouteille de Colombelle, l’Original, comme il est écrit sur la bouteille. Un vin de Plaimont Producteurs dans le Gers. On change de registre et de cépages, ici c’est du colombard pour 80% et de l'ugni pour le reste. Le premier parfume et participe au peps, le second donne de l’allonge. Elle saute au nez, cette Colombelle, vous chercherez vous-même si elle vous évoque le pamplemousse ou la pêche, le buis ou le citron… J’ai trouvé qu’elle était croquante et craquante et d’ailleurs nous sommes en train de finir la bouteille autour d’une assiette de roquette et de crottin de Chavignol en attendant de savoir à quelle sauce notre président européen va nous manger… Ah, j’allais oublier le prix : dans les 4 euros chez les cavistes… Colombelle et vins ardéchois, de bons moments pour tous ceux qui ne peuvent ou qui ne veulent pas dépenser plus ...
Les petites lampées reviennent bientôt…