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Les Fous de vin d'Alain Fourgeot

Entre petites lampées et grandes folies, ne pas remettre à demain ce qui peut être bu aujourd'hui...

Les petites lampées nomades ...

lampees-nomades.jpgAix-en-Provence. Vous vous souvenez de cette chanson?

"Voici pour cent francs du thym de la garrigue
Un peu de safran et un kilo de figues
Voulez-vous, pas vrai, un beau plateau de pêches
Ou bien d'abricots ?
Voici l'estragon et la belle échalote
Le joli poisson de la Marie-Charlotte
Voulez-vous, pas vrai, un bouquet de lavande
Ou bien quelques œillets ?
Et par dessus tout ça on vous donne en étrenne
L'accent qui se promène et qui n'en finit pas..."

Même en cette saison, les marchés de Provence sont presque comme ceux chantés par Gilbert Bécaud. Sur les place des Prêcheurs, l'autre jour, il y avait tout cela et plus encore: un incroyable étal de champignons, cèpes de Lozère, girolles de Haute-Loire, mais surtout lactaires sanguins et petits lactaires sapineux. Rarement vus ces derniers dans nos contrées centrales. La grosse dame qui lançait, en baratinant, de grands yeux langoureux aux chalands, recommandait de les cuire tout simplement à l'huile d'olive, avec ail et persil, et de les servir à l'apéritif, peuchère! Ce qui fut fait le soir même. Sur la même table, des olives cassées des Baux, incroyablement parfumées au fenouil; c'est le début de la saison. Pour se mettre en forme, et comme c'était jour de fête, mon dernier des années en cinq, on a fait, comme on dit,  péter une bouteille de champagne. Pas n'importe lequel: Veuve Clicquot Ponsardin brut Vintage Réserve 1998... Faut-il commenter ? Vif, puissant, minéral, en un mot superbe. Un champagne de fête. 

On est ensuite passé à un hautes-côtes-de-nuit, Clos Saint-Philibert 2007 Monopole de Méo-Camuzet. Un petit chef-d'œuvre. Servi sur une betterave fouragère blanche cuite au feu de bois, moelleuse, sucrée, acidulée, pas du tout terreuse. La gueule des copains quand on leur a dit que ce genre de betterave était d'oridinaire destinée aux cochons ! Pour le vin, là encore on frise l'œuvre-d'art. Chardonnay non filtré, seul blanc  de la célèbre maison bourguignonne, il allie fraîcheur, pureté, élégance et minéralité. On ferme les yeux et on rêve...  

 Pour le reste, on avait profité de la générosité du marché d'Aix pour préparer un grand wok à notre façon. Des morceaux de chipolatas et de longanisses, longues saucisses à l'anis et au piment, mijotés avec des belles tranches de fenouil bulbe, des oignons, des haricots rouges et des pois chiches cuits par une petite marchande délicieuse de la place aixoise. Quelques lamelles de poivron, quelques feuilles de citronnelle, et le tour était joué. On a fait un tabac. Tout comme le vin apporté par un convive: à perpète !, qu'elle est baptisée cette cuvée. Un corbières surprenant vinifié par la Cave de Castelmaure selon le système dit de la solera. Qui consiste à soutirer la moitié seulement du contenu d’une barrique, que l’on remplit ensuite avec le vin de la dernière vendange. Une sorte de vin vieux-vin jeune dominé par le grenache, velouté, soyeux, plein, long comme un  petit bonheur en bouche, dont les notes de garrigue et d'épices ont fait merveille avec notre wok provençal. On a poursuivi avec un incroyable gâteau chocolat noir au cœur de framboises et une bouteille de limoncello maison pour achever une sublime fougasse aux pignons, graines d'anis rouges et dragées, aux couleurs de Monaco...

Les petites lampées reviennent bientôt.


 

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