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Les Fous de vin d'Alain Fourgeot

Entre petites lampées et grandes folies, ne pas remettre à demain ce qui peut être bu aujourd'hui...

Egmont Labadie, zinzin du zinc et fou d'un sauternes bu au Sommelier ...

Photo 2 Egmont LabadieEgmont Labadie. Les Zinzins du zinc, c'est lui. Le Guide des meilleures adresses des amateurs de vin de Paris, aussi. Mais encore ? « Journaliste et auteur en gastronomie et en vins, parce que j'aime à la fois l’écriture, le bon journalisme, tout ce qui se mange et se boit… J’ai beaucoup de passions, c’est un bon moyen d’en réunir quatre… Au moins ! Je joue aussi de la musique, mais moins souvent.» Il était juré au dernier Wine Blog Trophy du Salon d'Angers placé sous le signe des bars à vins et des vins de Loire. Deux sujets que connaît parfaitement notre Fou de vin du jour. Merci pour ces belles histoires.

 - Le déclic ? Le premier verre ?  Oh là là… ça se perd dans la nuit des temps … ça devait être chez mes grands-parents, qui avaient une ferme dans le Sud-Ouest, il y avait des pêchers, des asperges, du maïs, des poules, des lapins, un cochon, beaucoup de gens sympas… Et du vin ! C’était dans le vignoble de Buzet.

- La devise ? Vive l’amour !

- Le meilleur souvenir de dégustation ? Oh là là, ça aussi c’est difficile… Il y a eu tellement de bonnes choses… J’ai eu des émerveillements aussi bien avec un Y d’Yquem, une marquetterie de goûts d’une infinie précision ; un champagne Salon 1983, la plante sur sa pierre ; un bourgogne Chandon de Brialles, une voie pavée de cristal ; les vins des Issaly (Le Grand Tertre, la profondeur de la terre), Lescarret (Mysterre, un vin d’artiste) et Plageoles (Vin d’Autan, un vin d’esprit) à Gaillac ; beaucoup de bons vins nature, en particulier les Travers de Marceau et le Carignator de Jean-Marie Rimbert à Saint-Chinian. Citer un seul moment serait trop réducteur ! 

Mais peut-être, au-dessus de tout, parce que je suis un amoureux des vins liquoreux, j’ai vécu un grand choc esthétique avec les sauternes du Domaine Rousset-Peyraguey. La première fois, j’étais à Châteauroux, en 2006, au restaurant Au sommelier, et le fondateur, Christophe Boissy, m’a fait goûter ce vin, c’était un 1998 cuvée Réserve. Au début, j’ai surtout senti les fruits, très gourmands, ananas, coing, mandarine confite, puis tilleul et acacia. Mais c’est après l’avoir bu, j’ai senti que le vin avait un équilibre étonnant, qu’il était même rééquilibrant, qu’il me faisait beaucoup de bien. Les très bons vins font plaisir autant au corps qu’à l’âme !

Ah oui et j’allais oublier, un choc aussi grand avec deux vins rouges de 1996 que j’ai bus à quelques jours d’intervalle : une mission haut-brion, et un vin de table du Domaine de Mazière à Padern dans les Corbières. Étonnant, dans les deux cas la même impression d’être soulevé par la puissance du terroir…

- Cave ou armoire? Combien de bouteilles ? Armoire à Paris, une soixantaine de bouteilles, mais qui tournent beaucoup ! A la campagne, deux cents, dont beaucoup qui reposent un certain temps… J’aime bien acheter les vins, et ne les boire que six mois, un an ou deux ans plus tard… De cette façon, à chaque période de vacances, on se resouvient de vacances passées !

- Les trois coups de cœur du moment ?  Appellation Nahe (Allemagne), Domaine Schäfer-Fröhlich, 2008, Cuvée Monzinger Riesling, trocken : un riesling d'une profondeur minérale abyssale, dans un corps d'une gourmandise extrême... Et un vigneron qui bouscule les certitudes de ses petits copains en n’utilisant que des levures indigènes et en mettant très peu de soufre…

Appellation Buzet, Domaine du Pech, 2003, Cuvée La Badinerie : la quadrature du cercle des principes du vin nature et du vin d’élevage bordelo-aquitain. Le plus impressionnant dans ce vin, c’est son équilibre, entre la structure et le croquant, entre le fruit et l’acidité, entre la souplesse et les tanins… C’est profond comme un puits, gourmand comme une confiture, frais comme un sorbet, et long comme un beau soir d’été…

Bulle, vin de France pétillant, d’Hervé Villemade (Loir-et-Cher) : un délice de fraîcheur, ça se boît comme du petit lait, je n’arrête pas d’en racheter !

 

 

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