Entre petites lampées et grandes folies, ne pas remettre à demain ce qui peut être bu aujourd'hui...
17 Février 2012
Bordelais. Il y a la France forte, ça vient de (re)sortir, et la France du changement, qu'on nous (re)promet... Il y a la France d'en
haut et la France d'en bas. La France qui se lève tôt et la France qui se couche tard. La France qui paie l'ISF et la France qui chôme. La France du CAC 40 et la France du Secours populaire.
Bref, comme chantait Marc Lavoine C'est ça la France qui « boit le petit noir ou
le petit vin blanc ». Dans les vignobles du Bordelais il y a aussi deux Frances, Château La France et Château de France. Gaffe au lapsus calami ! Ne pas confondre.
Château La France, sur la commune de Beychac-et Caillau, quatre-vingt dix hectares dont soixante-sept de vignes en appellation Bordeaux Supérieur et cinq en Bordeaux blanc, est un des plus importants domaines du Bordelais. Depuis les vendanges 2010, trône au milieu du vignoble un coq monumental, douze mètres de haut, six tonnes, visible à des kilomètres à la ronde. « Reposant sur deux supports, il est recouvert de plus de cinq milles plumes réalisées une à une, en tôle miroir, sans que l'on puisse apercevoir la moindre soudure ou le plus petit rivet ». L'artiste ? Le sculpteur Georges Saulterre. « Œuvre éternelle, tout en acier inoxydable, elle reflète le soleil, le ciel et les humeurs du temps qui apporteront à chaque millésime sa personnalité » peut-on lire sur le site du château. Œuvre éternelle, comme on dit « la France éternelle » ...
Ne manquait plus qu'une cuvée qui rende honneur au gallinacé. Elle est naturellement baptisée Gallus, pas besoin de
réviser votre latin. Voici le millésime 2009. Assemblage de merlot (60%), de malbec (35%) et de cabernet blanc, élevé douze mois en barriques, ce bordeaux supérieur a le ramage à la hauteur de
son plumage (merci qui ?). Les deux pattes bien plantées dans des sols limoneux, il affiche un joli caractère, une allure altière, il chante sur des notes de fruits noirs, de chocolat, de grillé.
De garde, ce Gallus, dégusté sur le poulet de grain et du dimanche et en famille. (8,50 TTC à la propriété).
L'autre France, c'est Château de France. Ce domaine
de quarante hectares, autour d'une très belle demeure plantée sur l'un des plus hauts coteaux de la commune de Léognan, est la propriété de la famille Thomassin. Toujours autour du fameux poulet,
on a ouvert un rouge 2004, millésime un brin décrié à sa sortie en primeur. Il fallait donc l'attendre un peu car il est aujourd'hui presque parfait. Assemblage de cabernet sauvignon (60%) et de
merlot, sombre comme une nuit sans lune, au nez très complexe sur lequel on pourrait ergoter des heures, concentré mais toujours fringant, sur une jolie finale, il a, après le poulet, escorté des
poires (françaises) au vin (français) légèrement relevées de poivre blanc... (Dans les 19 euros départ domaine).
Les petites lampées reviennent bientôt...