16 Mai 2023
BOURGES. Petites lampées impromptues, l'autre jour, au zinc du Tocsin, LA cave de vins nature de Jacques Flouzat, en face la halle Saint-Bonnet. Il y avait là le patron, bien sûr, et un habitué des lieux, Antoine ... lequel a promis, entre deux bonnes lampées, de répondre prochainement au questionnaire des Fous de vins. J'attends la suite...
Donc, un peu avant l'heure de l'apéro, mais il n'y a pas d'heure... les deux compères étaient devant un joli verre de vin rouge que l'on me proposa aussitôt de découvrir à l'aveugle. J'adore ce jeu mais je ne gagne pratiquement jamais !!!!
Sous sa jolie robe foncée, le nez annonce un vin plutôt sudiste, peut-être un assemblage où entreraient de la syrah, le côté épicé, du mourvèdre, le côté fruits noirs mûrs confits, on trouve des notes rappelant le pruneau, la tapenade ... On apprendra plus tard que le grenache est également de la partie... mais que le mourvèdre est bien majoritaire (80%), effectivement associé à la syrah et au grenache (à parts égales). En bouche, beaucoup de fruit, une grande fraîcheur, du croquant, des notes de sous-bois. Le millésime ? Quelques années, peut-être 2019... La provenance ? Sud-Ouest ? Levons le mystère et donc la chaussette ! Faugères ! La vibrante cuvée Courtiol 2016 des Andrieu ! Déjà goûtée ici, il y a quelques années en compagnie de Corine Andrieu, qui avait fait le voyage pour présenter les vins de ce domaine phare de l'appellation et ses cuvées, toutes exceptionnelles. Cette-ci, baptisée Courtiol, confirme que le Clos Fantine est à classer tout en haut... Et que les vins nature peuvent admirablement bien vieillir, contrairement à ce qui se raconte, puisqu'il s'agit ici du millésime 2016 et qu'il n'a pas un pète de jeu... comme disait mon beau-père.
Vous dire encore, pour ceux qui ne connaissent pas, que la fratrie Andrieu - les frères et sœurs Carole, Corine et Olivier - qui a repris le domaine familial créé par le père - une vingtaine d'hectares - cultivent leur vignes « dans l'esprit bio-dynamie ». Que leurs vins sont vinifiés et élevés en cuve béton une paire d'années, sans intrant, sans filtration, sans collage...
Il se raconte que certains spéculent un brin sur cette cuvée et qu'il est dorénavant très difficile de la trouver, surtout dans des millésimes de quelques années... Mais le mieux est encore de la boire avec de vrais amis !
- L'Antoine, dont je cause plus haut, est ensuite allé choisir dans les rayons de la cave un vin à déguster là encore à l'aveugle... Bon, encore un rouge. Belle robe brillante, premier nez un brin fermier qui disparait aussi vite qu'une légère flatulence ... Et l'on retrouve un vin parfaitement droit dans son verre, sur des notes de fruits rouges et noirs, costaud, un brin alcooleux, des fragrances de tabac et de fleurs séchées mais aussi de poivre ! Notes poivrées que l'on retrouve en bouche, athlétique, un brin tannique, ne manquant ni de fraîcheur ni de fruité, on pense aux prunes rouges escortées de notes de fumé. Belle longueur. Le millésime ? On regarde le plafond et on sort n'importe quoi. Les cépages ? On fait le tour de tout ce qu'on a retenu du dictionnaire des cépages ... et on en conclut donc que c'est un vin étranger. Qu'on ne comprend pas... Levons la chaussette. Mais c'est bien sûr ! Il parle italien... Genius Loci ( à traduire par ...l'esprit du lieu) de l'Azienda agricola Filarole, un domaine familial sis du côté de Piacenza, en Émilie-Romagne -je vous laisse lire son histoire dans le lien.
Bon, on n'avait peu de chance de trouver les cépages de cette cuvée... Genius Loci 2020, née de la rencontre des cépages locaux (barbera, croatina) et de cépages français (pinot noir) entre autres... Manquait la pasta pour que le dépaysement soit complet !
Les petites lampées reviennent bientôt...