Entre petites lampées et grandes folies, ne pas remettre à demain ce qui peut être bu aujourd'hui...
16 Janvier 2020
ÉRIC BERNARD. Il se souvient du premier verre dégusté avec son grand-père mais sa passion pour le vin est véritablement venue plus tard. Et voilà un peu plus de deux ans qu'Éric Bernard est dans le métier... Ouverte en 2007, sa cave baptisée Plus que du vin, on verra pourquoi tout à l'heure, se situe à Baugy, gros bourg encore bien actif, à une trentaine de kilomètres de Bourges, préfecture du Cher et ville du Printemps ...
La cave est installée dans un local contiguë au bâtiment d'une ancienne coopérative céréalière locale, qui abrita longtemps les ateliers de la Chocolaterie Mercier, star locale du cacao, racheté en 2006 par Éric Bernard et son épouse, Laurence, peintre, qui y a installé son atelier.
Il y a deux ans et demi, lorsque l'ancien propriétaire de Plus que du vin a pris sa retraite, Éric Bernard a sauté le pas. Une reconversion pour cet ancien professeur du lycée agricole de Bourges. Il avait auparavant exercé, pendant plusieurs années, le métier d'horticulteur paysagiste dans ce département du Cher qu'il avait rejoint en l'an 2000, fuyant Paris et sa pollution, pour venir (re)vivre dans le calme de la Champagne berrichonne. « Une sorte de retour aux sources, explique-t-il, mon grand-père a longtemps été cafetier, rue des Marins, à Châteauroux ».
La cave de Baugy ayant été cambriolée peu de temps avant le départ à la retraite de l'ancien propriétaire, le stock était nul. « Il a fallu tout reprendre à zéro, explique Éric Bernard, mais ce fut passionnant ». Aujourd'hui, le caviste annonce cent cinquante références en spiritueux et trois cents en vins français et étrangers. Mais comme son nom l'indique, à Plus que du vin on trouve aussi des thés, des produits locaux et mêmes des truffes, la melanosprum berrichonne, en saison...
Le questionnaire ...
- Le déclic ? Le premier verre ? Une histoire ? Je crois que mon premier verre, je l'ai bu avec mon père et mon grand-père, lequel était à l'époque maître d'hôtel dans le Bordelais. C'était dans sa cave et mon père m'avait dit "Goûte ça, c'est merveilleux, tu n'auras pas l'occasion d'en reboire beaucoup dans tout le reste de ta vie". Malheureusement je ne me souviens plus de quel grand château il s'agissait. Mais le déclic est probablement venu plus tard. Pendant que j'étais au lycée agricole d'Auxerre, d'autres souvenirs me renvoient à des dégustations chez des vignerons de Chablis qui nous racontaient leur métier, leur vie...
- La devise ? Deux, même. Celle du magasin : " Vous ne trouvez pas votre bonheur ? Nous pouvons vous le commander." La mienne : "Ne pas boire les étiquettes, mais le travail des passionnés".
- Le meilleur souvenir de dégustation ? Sans conteste une dégustation avec Philippe Drouhin, à Beaune. On a fait une verticale du Clos des Mouches, en blanc et en rouge... Superbe.
- Cave ou armoire personnelle ? Combien de bouteilles ? Ma cave perso, c'est l'ancienne chambre froide de la Chocolaterie Mercier, je dois avoir une centaine de bouteilles surtout des saint-estèphes et beaucoup de vin sur le fruit, appellation Pic-Saint-Loup, par exemple.
- Les trois coups de cour du moment ?
. Champagne Julien Chopin, cuvée Les Originelles, blanc de noirs, assemblage de pinot noir et de pinot meunier. Fines bulles, vineux, avec des notes de fruits rouges. Rapport qualité prix imbattable ! Dans les 22,50 euros.
- Mas Bécha, cuvée Excellence Charles 2017. Charles comme Charles Perez, le créateur de ce nectar, assemblage de syrah, grenache et mourvèdre, en AOP Côtes-du-Roussillon, bio, sur les fruits noirs, les épices, le velouté, un régal.
- Clos Henri 2015, pinot noir de Nouvelle- Zélande de Famille Bourgeois, un coup de cœur gustatif et sentimental après la visite du vignoble... Ce millésime à la fois sec et frais a favorisé au Clos Henri un profil de vins très fruités avec une belle fraîcheur et de la tension, où l'on retrouve une touche sancerroise...