Entre petites lampées et grandes folies, ne pas remettre à demain ce qui peut être bu aujourd'hui...
1 Novembre 2019
BOURGES. Des cèpes, encore et toujours, coupés en deux et cuits au tepanyaki, servis avec un filet mignon de veau, cuisiné lentement, largement arrosé. Dans les verres, le saint-estèphe 2016 de Château Andron-Blanquet. J'avais déjà goûté ce millésime et un 2015 au cours d'un déjeuner mémorable, l'an dernier; au Taillevent. Le domaine ? Andron-Blanquet est le second château de la famille Audoy, par ailleurs propriétaire de Cos Labory, voisin des Châteaux Lafon-Rochet et Cos d'Estournel, dans le sud de l'appellation. Seize hectares de carbernet sauvignon (60%), de merlot (25%) et de cabernet franc. La technique ? « Vinification en cuves inox et béton, élevage en fûts de chêne dont 30% de neufs.» La philosophie ? « Nous n'optons jamais pour la facilité ou l'exubérance et vinifions des vins justes, équilibrés et sincères » précise Bernard Audoy. Le vin ? Robe sombre, nez timidement généreux, baies sauvages, réglisse, notes florales. Bouche vive, plein de fruits, tannins fondus, finale allongée. Un vrai vin plaisir sans se ruiner. Moins de 20 euros.
- Encore un joli bordeaux très abordable, dans les 18 euros, avec ce médoc Cru Bourgeois 2016 de Château Laujac, ouvert autour d'une planche de charcuterie dont un terrine maison. Le domaine ? « Trente-cinq hectares de vignes au milieu d’une vaste propriété de 430 hectares, appartenant à la famille Cruse, depuis plusieurs générations. Techniquement ? « Un assemblage de merlot (51%), de cabernet sauvignon (7%) et d'une touche de petit verdot, vinifications parcellaires, élevage en fûts de chêne français durant onze mois.» Le vin ? Robe très sombre, nez encore discret, confiture de baies noires et sous-bois, attaque vive, légère astringence ne masquant pas le touché fruité. Pas mal avec la charcutaille mais à encaver quelques temps pour le servir sur une viande rouge ...
- Vallée du Rhône, maintenant avec ce saint-joseph 2018 du Domaine Courbis, ouvert sur un foie gras, confiture figues/poires et feuille de shiso. Le domaine ? « Trente-six hectares pour une collection de quatorze cuvées réparties en trois gammes distinctes : les cuvée de cépages, les cuvées domaine et les cuvées parcellaires.» Ce que les frères Courbis disent de ce saint-joseph ? « Il provient de cinq hectares du domaine, sur des sols argilo-calcaires, contrairement à une grande partie de l'appellation où les sols sont granitiques. Vendanges manuelles, fermentation pour 70% en cuves inox, 30% en barriques neuves, élevage de dix à douze mois sur lies fines en barriques neuves et barriques de un à trois vins.» Et ? Issu du cépage marsanne relevé d'une touche de roussane (3%), d'un jaune or, sur un nez mariant joliment le floral et le fruité, le tout relevé de pointes vanillées, il offre une bouche ronde et fruitée, quelques notes d'agrumes effleurant sur une finale légèrement épicée. Et c'était pas mal du tout avec le foie et le shiso... 23 euros chez les cavistes.
- On termine cette série par deux rosés de Loire. D'abord ce cabernet d'Anjou, cuvée du Rossignol 2018, de Château la Varière. Je ne suis d'ordinaire pas fan du tout, du tout ... du cabernet d'Anjou, surnommé « rosé tendre » ... pour ne pas dire un brin sucré ! Le domaine ? « Cent dix hectares qui produisent la plupart des Appellations d'Origine Protégées (AOP) de l'Anjou. » La technique ? « Pressurage direct des cabernets francs et cabernets sauvignon, avant une fermentation à base température. » Le vin ? Robe claire, nez acidulé sur les petites baies printanières, de la framboise, sûrement, un peu de fraise des bois, c'est rond, enveloppant, frais, pas trop sucré, bref ... tendre et pas si mal avec la chair blanche ou rouge des dernières figues rondes du marais. Dans les 9 euros.
- Très loin du cabernet-d'Anjou, ce rosé nature, Cuvée Le Paradis 2018 de Jean-Marc Tard, Domaine des Jumeaux, à Chaillé-sous-les-Ormeaux, en Vendée. Le domaine ? « À peine dix hectares, cultivés en biodynamie ». Ce qu'ils en disent ? « Vin S.A.I.N.S pour Sans Aucun Intrants Ni Sulfites ajoutés, issu du pinot noir, vendanges manuelles, macération de six heures, vinification sur levures naturelles sans ajout de sucre. » La dégustation ? Robe lumineuse, nez vineux sur le raisin frais, un peu de framboise, des notes iodées, une bouche un brin saline, d'une incroyable fraîcheur jusque dans la finale. Pour une douzaine d'euros, on se régale... naturellement, en rêvant de voler avec la jolie libellule qui décore l'étiquette...
Les petites lampées reviennent bientôt...