Entre petites lampées et grandes folies, ne pas remettre à demain ce qui peut être bu aujourd'hui...
8 Novembre 2018
BOURGES. Il y a quelque temps, avec des copains gourmands, rendez-vous chez Régis et Jacques Marcon, à Saint-Bonnet-du-Froid pour une sublime balade en forêt, entre Velay et Vivarais. Au menu, des champignons dans tous leurs états ou presque ! Oronges, girolles, poule des bois (sparassis crépu), cèpes... Avec des Saint-Jacques, des moules, du sandre, en infusion, escortant un filet de colvert en croûte de praliné de cèpes ou parfumant du chocolat, j'en passe. Étonnant voyage d'automne !
Dans les verres, d'abord un bandol blanc 2017 de Château de Pibarnon, pour accompagner de délicieuses cuillères apéritives. De la clairette (55%) et du bourboulenc, un élevage en cuves, une belle robe or et brillante, un nez plutôt floral et aérien, des fruits blancs. Percutant en bouche avant une finale fraîche sur des notes anisées, fenouil sauvage...
Derrière, deux magnums de saint-joseph blanc, cuvée Le Berceau, du Domaine-Bernard Gripa, aujourd'hui dirigé par Fabrice qui poursuit l'œuvre de papa Bernard. De la marsanne à cent pour cent. D'abord le millésime 2015, lumineux, sur des fruits jaunes et exotiques, des fleurs comme le chèvrefeuille, rond et gras en bouche, longue finale caressante, des pointes de miel de fleurs blanches. Puis le 2016, bien différent au nez comme en bouche, sur des notes de noyaux et d'amandes fraîches, de fleurs et de pêche blanches, volumineux...
- Avec la viande, un autre magnum, la cuvée Améthyste 2008, appellation Baux-de-Provence, du Domaine Dominique Hauvette, Dominique au féminin ... Une cuvée dominée par le cinsault, associé au carignan et au grenache. Robe très sombre, nez énorme sur des notes de sous-bois et de garrigue, des baies noires et des épices, des pointes giboyeuses, de la menthe noire. La bouche est souple et ample, assez soyeuse, avec le retour des notes de simples. Parfait mariage avec le colvert.
- Enfin, sur les desserts, les chauds, les froids, les glacés... un rosé, le millésime 2016 du Roc d'Anglade, de Rémy Pedreno, un vin (bio) de Pays du Gard, assemblage de mourvèdre, de carignan et de grenache noir. Robe saumonée, des fleurs, de la rose anglaise, des baies écrasées, de l'orange sanguine, des épices douces au nez, complexe, dense. Belle attaque, vive et fruitée, de l'ampleur et du gras en milieu de bouche, retour des fruits sur une longue finale vineuse.
- Retour à la maison, autour d'un plateau de charcuterie de Haute-Loire, noix de jambon, saucisson, pâté au cèpes... ce côte-de-brouilly 2014 du Domaine de Briante. Robe d'un joli rouge profond, nez intense, des fruits rouges, cerise, fraise, une attaque gourmande, de la rondeur et de la tendreté, une finale tonique et fraîche. Vive le gamay ! À ce propos, un rappel : le beaujolais nouveau c'est pour le jeudi 15 novembre. On en recause...
- On termine avec un jurassien, la cuvée Vieilles Vignes 2015 du Domaine Rolet. Du poulsard, l'un des cépages rois du Jura, l'un des plus anciens aussi. Chez Rolet, il est élevé en cuve pendant douze mois et on l'aime un peu frais, sur un casse-croûte, charcuterie fromage... Robe très claire, virant à l'orange, « non ce n'est pas un rosé, mon Jojo »... Nez assez discret, on devine de la cerise, quelques notes de cuir. Bouche vive et fluide... Un peu d'épices et d'eau de vie dans une finale un peu courte. Mais, ajoute Jojo, « une grande buvabilité » ! Pour preuve, la bouteille est déjà vide...
Les petites lampées reviennent bientôt...