27 Janvier 2020
BOURGES. Le temps de lire, on a déjà vidé la bouteille ! Le Domaine Colin, une des locomotives de l'appellation Coteaux du Vendômois, a choisi cette étiquette originale pour sa cuvée Intuition 2018, un pineau d'Aunis bio, dégusté l'autre soir sur un onglet à la japonaise, saisi au tepanyaki, pâtes japonaises et sauce soja, wasabi, coriandre. Et le pineau d'Aunis, avec ses notes très prégnantes de poivre et d'épices douces en fut le parfait compagnon. On lit quelques extraits : « Ce pineau d'Aunis est issu de vignes plantées en 1890 que nous accompagnons avec des méthodes biologiques. Le travail du sol (argiles rouges) réalisé à cheval, en harmonie avec les phases lunaires, rend la terre vivante (...) Nous favorisons ainsi la santé du vignoble et réduisons du même coup les apports de soufre, de cuivre par le recours aux huiles essentielles.(...) Les raisins (...) macèrent plusieurs mois en fûts de chêne. (...) Ce vin n'est pas filtré, ne subit aucune correction afin d'en préserver le gras et les oligo-éléments nécessaires à sa maturation. » Derrière ce discours, un vin d'une remarquable gourmandise, savoureux, fruité, baies noires à foison, frais et franc et long... Et je pense que ça va pouvoir encore se bonifier avec le temps. J'aime le pineau d'Aunis ! Ça vaut dans les 19 euros.
- Au cours du même dîner, ce fleurie 2014 du Domaine de Leyre-Loup de Jacques et Christophe Lanson, une dizaine d'hectares sur sols granitiques où se plaît le gamay noir à jus blanc. On nous annonce une culture raisonnée certifiée Terra Vitis, des vendanges manuelles, un égrappage partiel, une macération semi-carbonique, un élevage en cuves inox. Résultat : derrière une belle robe brillante, un nez aromatique, légèrement ... fleuri, des notes de cerises à l'alcool, des fruits rouges en soutien, et un vin franc, vif, de belle allure, dense et croquant, soutenu par des tannins élégants. Du plaisir...Dans les 14 euros.
- C'est bientôt l'heure de la Saint-Valentin, le 14 février, et donc celle du vin des amoureux, avec son étiquette décorée d'un cœur, le saint-estèphe de CHâteau Calon-Ségur. Ici le millésime 2004, ouvert il y a quelques jours pour un diner en tête-à-tête...Vous lirez, si le cœur vous en dit, l'histoire de ce domaine, propriété jusqu'en 2012 de la famille Gasqueton aujourd'hui dans les mains du groupe Crédit Mutuel Arkéa associé à la famille Moueix. 2004 ne fut pas une année facile dans le Bordelais mais cet assemblage de cabernet sauvignon (50%), de merlot (35%), de cabernet franc et de petit verdot, a su se bonifier avec l'âge et est aujourd'hui à son apogée. Joli robe sombre, nez mariant les fruits rouges et les épices douces, des effluves de violette et de cuir. La bouche est sèveuse, souple, fruitée et dotée d'une fière allonge... Mon cœur est toujours à Calon mais le stock s'amenuise !
- Nous avons déjà dégusté ici différentes cuvées du domaine de La Folie Lucé, propriété de Loïc Teurquem, quatre hectares en appellation Saumur-Champigny où règne en maître le cabernet franc. Ouvert récemment le 2013 de la cuvée Autrement, « assemblage de deux cuvées de jeunes vignes poussant sur les terroirs calcaires, élevées douze mois partiellement en cuve et en fûts ». Robe grenat, nez un brin sauvage, très expressif, une compotée de fruits rouges et de prunes, rehaussée de notes fumées, qui reviennent en bouche, croquante et fraîche avant une finale de soie...
- On termine dans le Sud, avec cette cuvée joliment baptisée Les pieds dans la terre, un corbières 2015 de la Cave de Castelmaure, dans l'Aude. Soixante-dix membres, 760 hectares de vignes, du carignan, du grenache et de la syrah. Sur l'étiquette, la photo d'une bande de joyeux copains et un peu de lecture. Lisons ... « Ils sont aujourd'hui debout, ensemble, bien décidés à arpenter jusqu'au bout les vignes sans âges qui vont une fois de plus reverdir. Il y a quarante ans pile, l'aventure aurait pu tourner court., mais les anciens ont défié le sort. En pleine crise, isolés dans leur cirque sublime aux vignes dispersées, ils osent une vinification subtile au nom barbare, macération carbonique, qui impose une vendange délicate, strictement manuelle Pari gagnant. Exaltation des arômes, tanins fondus, coloration profonde : la fameuse carbo inventée par l'œnologue jargonnais Michel Flanzy a réveillé en beauté les vins d'Embres. Leur a redonné vie. » Belle histoire d'hommes qui ont aujourd'hui à cœur de produire d'abordables vins de qualité comme cette cuvée, assemblage de syrah (45%), de grenache noir (27%) et de carignan, d'une robe carmin très sombre, extraordinairement fruité, concentré, charpenté, gourmand, rond, équilibré. Et le palais s'en souvient longtemps... Dans les 9 euros, me souffle-t-on...
Les petites lampées reviennent bientôt...