5 Janvier 2018
BOURGES. Des huîtres, des coquilles Saint-Jacques escortées de citron caviar, un homard en ragoût ! Et quelques flacons. Histoire d'annoncer comme il se doit 2018... que nous avions commencé à arroser bien avant le jour J. Notamment avec ce saint-émilion 2000 de Château Grand Corbin-Despagne. Une propriété de trente-huit hectares, située en limite de pomerol, partagée entre merlot (75%) et cabernet franc (24%). 2000 est qualifié de très bon millésime. Confirmation ... Une robe très sombre, un nez délicat, fleuri, très baies-mûres, un fond de verre sur une discrète truffe de Bourgogne, de la prune, des notes de fumé. La bouche est ample et caressante, les tanins séduisants, la finale longue sur des évocations de sous-bois, d'humus, de boisé et de cigare... Une belle bouteille. Le homard lui allait bien, mais si, il faut oser le rouge sur un ragoût iodé !
- Avec les huîtres, du pouilly-fumé, le 2016 de Château de Tracy, dirigé depuis l'an dernier par Juliette d'Assay, la sœur d'Henry d'Assay, qui a longtemps présidé aux destinées de ce très beau domaine de trente-trois hectares de sauvignon, principalement planté autour d'un magnifique château dominant la vallée de la Loire. Très belle robe, nez vif, complexe, intense, un peu tropical, fleuri, sur des notes citronnées. Beaucoup de tranchant à l'attaque, avant une grande suavité en bouche, où l'on retrouve les agrumes, citron, pomelo. La finale infernale procure un intense plaisir et donne envie d'y revenir rapidement.
- Passons à une autre vallée et à un saint-joseph 2016 du Domaine Remizières, trente-cinq hectares sur plusieurs appellations de la vallée du Rhône, Crozes Hermitage, Hermitage ... Pour ce saint-joseph, des vieilles vignes de syrah, sur un sol granitique, une longue cuvaison de baies bien mûres, un élevage de quinze mois en barriques et un assemblage entre fûts neufs (30%) et fûts d'un vin. Une robe très sombre, un nez un peu boisé, très fruits rouges mûrs, des épices, un peu de poivre blanc. Tout cela forme en bouche une jolie palette, sur de sympathiques tanins tout en finesse et une finale gourmande et fraîche...
- Autre repas, des huîtres là encore, avec ce sancerre 2012 du Domaine Patrice Moreux, propriétaire sur les appellations Pouilly-sur-Loire et Sancerre, en Centre-Loire, mais aussi en Provence, trente-cinq hectares au cœur du massif des Maures. Nous sommes là sur la Cuvée Prestige Les Bénédictins, une sélection parcellaire issu du célèbre coteau des Monts Damnés, au dessus de Chavignol. Belle robe jaune clair, nez sur les agrumes, les fruits blancs, un peu de fumé. La bouche est vive et ronde, sur des notes exotiques, la finale exubérante. Un sancerre riche, un peu trop pour les huîtres...
- Autre moment heureux, quelques lamelles de truffes du Berry sur des tranches de pain grillé et ce cahors 2014, la cuvée Phénix du Domaine du Souleillan, de Sébastien Alazard. Un assemblage de malbec (85%) et de merlot, provenant de sol argilo-calcaire, élevé douze mois en fûts de chêne. Le malbec lui confère une robe très sombre, presque noire, un nez très riche de fruits noirs compotés, presque confiturés, des notes d'épices douces, cardamome, muscade. En bouche, tanins bien en place, grosse présence, on pense aux baies sauvages croquantes, à l'humus, au gibier, tout cela se fondant dans une relative fraîcheur jusque dans la finale, de caractère... Pas un vin de soif ! Mais pas mal, pas mal du tout avec les truffes...
Les petites lampées reviennent bientôt...