21 Juin 2019
BOURGES. Reprise en douceur des Petites Lampées, un peu en sommeil ces dernières semaines ; on ne fait pas toujours ce qu'on veut ... Pendant ce temps, j'ai reçu pour dégustation ce Petit Verdot 2016 de Château Vieux Landat, quinze hectares en Haut-Médoc, propriété de Nicolas Signole depuis vingt ans. Il y pratique une « viticulture raisonnée, avec enherbement permanent au milieu des rangs pour sauvegarder la vie microbienne du sol et des moutons en pâturage en début de saison ». Cette cuvée ? En fait un assemblage avec 5% de cabernet sauvignon, le reste en petit verdot, un cépage délicat qui entre en faible pourcentage dans nombre de crus bordelais. La robe est foncée, le nez complexe, floral et fruité, des fleurs sauvages et des baies noires mûres. On retrouve tout cela en bouche, gourmande, croquante, fraîche, suivie d'une belle finale fruitée. Ouvert sur un onglet rapidement grillé et bleu à l'intérieur, arrosé d'un jet de sauce de soja japonais. Pas mal. Dans les 18 euros, la bouteille.
- L'autre soir, autour d'une andouillette et d'un joli tian de légumes de saison, cette cuvée Bergerie de l'Hortus 2017 du Domaine de... l'Hortus, une valeur sûre de l'appellation Pic-Saint-Loup. « Un assemblage de vins issus des vignes de la propriété et d'autres de vignerons amis de l'AOC. » Les cépages : mourvèdre, grenache, syrah. La technique ? « Vendanges éraflées et foulées, cuvaison de dix à trente jours suivant les cépages et les maturités, élevage de douze mois pour le grenache et la syrah, le mourvèdre dans des tonneaux de deux vins .» Et, à l'arrivée, une belle bouteille. Une robe dense un peu grenat, un nez audacieux, des baies mûres, des pointes vanillées, des épices, un soupçon de cardamome. La bouche est radieuse, puissante mais fruitée, c'est rond, épicé, croquant et long comme devrait l'être une caresse d'amour ... Pour le prix, voir votre caviste.
- Plus rustique mais sacrément sympa, ce 1001 Pierres 2018 des Vignerons de Branceilles, un vin de Corrèze, IGP du Pays de Brive. Coucou les Brivistes ! (message personnel) ... Un rouge bio, comme indiqué sur l'étiquette ornée d'une feuille de vigne bien verte, issu des cépages merlot (70%) et cabernet franc. C'est bio, garanti sans sulfites ajouté, atramentatire, plein d'arômes de fruits noirs, cerises à l'eau de vie, fraises, à la fois puissant et souple, facile à boire. Et il me semble que ça vaut dans les 7/8 euros...
- On a, ici, déjà dégusté les rosés, notamment la Cuvée Marie-Christine. Voici un blanc, la cuvée Sully 2017 du Château de l'Aumerade, Grand Cru Classé de Provence, issu du cépage rolle. Un petit bonheur qui fait danser les papilles, sous une robe pâle. C'est exotique et sensuel, les fleurs blanches mêlées aux fruits tropicaux et aux fruits à noyaux bien de chez nous, tant au nez qu'en bouche, il y a de la rondeur et de la fraîcheur, jusque dans la finale langoureuse comme un soir d'été...
- On termine par une Bête à Bon Dieu, un rouge bio (AB ) 2018 de la Cave de Cairanne, soixante-cinq vignerons et plus de cinq cents hectares sur diverses appellations de la vallée du Rhône, dont on aime généralement les vins. Ici, on surfe sur la vague écolo et nature, avec une étiquette décorée d'une coccinelle. « Le vin provient d'un vignoble situé autour de la commune de Cairanne, face aux dentelles de Montmirail et au Mont Ventoux, planté sur des coteaux argile calcaires caillouteux, en pentes douces bien exposées au soleil », explique la cave. Les cépages : grenache (60%), carignan et syrah à parts égales. La technique ? « Vinification traditionnelle à 100%, fermentation de vingt et un jours, cuvaison de six semaines. » Et tout cela donne un vin sympa, à la robe foncée, nez plein de fruits rouges, d'épices, de notes de garrigue humide, caractère très sudiste en bouche, retour des épices sur une trame veloutée avant une finale laissant sur le palais une corbeille de fruits mûrs...
Les petites lampées reviennent bientôt...