29 Mars 2011
Balade. Pas d'autoroute, pas de rendez-vous, pas de but, sinon celui de descendre dans le Sud par des chemins de traverse, faire une bise aux amis. Un bout de la Nationale 7, la vallée de Die et de la Dordogne, toute rose de ces pêchers en fleurs, la route Napoléon, qui va de Gap à Cannes comme la 7 va de Paris à Sète, un petit tour du barrage de Serre-Ponçon, à "marée basse" et sans touristes, la vallée du Var, les montagnes encore blanches, avant Saint-Paul-de-Vence, ses galeries, la Fondation Maeght, la chapelle Matisse... C'était presque l'été, terrasses au déjeuner, dîners dans des villages haut-perchés ou derrière les baies vitrés, face à la mer. Arrosés de rosés frais ...
Une Cuvée Vieilles Vignes 2008 du Domaine Saint-André de Figuière, grande maison de Provence, sur La Londe-des-Maures. Rosé bio, label AB, dominé par le mourvèdre (50%), associé au cinsault et au grenache, offrant, derrière une robe délicate, des notes d'agrumes épicées et une belle vinosité, joyeux compagnon d'un pressé de foie gras aux artichauts et d'un dos de cabillaud servi sur une purée de pommes de terre relevée de gingembre et de citron... C'était à la Fleur de Sel, provençal petit resto, aux tons chauds du Midi, niché en haut d'un petit escalier dans une venelle des Hauts-de-Cagnes. Prix du menu très raisonnable, vu l'endroit et la qualité de la cuisine, mais ici, comme ailleurs, celui des flacons interpelle...
Plus accessibles, les rosés de pays du Var, en général fréquentables, proposés en carafe pour moins de dix euros. Avec une daube de calamars sur le port du Cap-Ferrat. Avec des beignets de sardines, des petits farcis, des tripes à la provençale, dans un rade du Vieux-Nice. Plus tard à Menton, au Bouquet Garni, adresse familiale de la vieille ville, rosé transparent mais parfumé, avec des olives ascolanes, farcies et panées, des saucisses norcia, des crevettes à l'ail. Pour les petits babas au rhum italiens, un limoncello, comme un avant-goût de la Botte ...
À l'Ulivo, sympathique restaurant italien, justement, un rosé sarde, : Serra Lori 2009, appellation Isola Dei Nuragui, d'Argiolas. Nez marqué de framboise, très fruité, forte présence en bouche. Parfait pour répondre aux artichauts de pays au pistou sarde et au filet de loup sauce crustacés ... Un autre jour, au Petit Port, face au musée Cocteau, un rosé de Provence, appellation La Londe des Maures, le Caprice de Clémentine du Château Les Valentines. Cinsault et grenache, jolie robe "layette", fruité, léger, franc du collier. Idéal avec les fleurs de courges farcies à la ricotta et au rouget, sauce fenouil; comme avec les filets de turbo arrosés d'une huile d'olive maison, trouble et goûteuse, dans laquelle on avait envie de tremper sa tranche de pain. Et ce Caprice de Clémentine réussit même à séduire d'adorables et délicieuses poires pochées au basilic, vertes comme des bâtons d'angélique confite ...
Un dernier pour la route ? Car il fallait bien rentrer... Là-haut sur la corniche de Menton, magnifique panorama sur la baie, La Loca, restaurant-bar à vins très fréquenté le week-end, planté en face du poste de douane avec l'Italie rendu célèbre par Le Corniaud. Encore un rosé de l'appellation La Londe des Maures. La Réserve Saint-Albert 2009 du domaine éponyme, d'Olivier Foucou. Assemblage de syrah et de grenache, très coloré, au joli nez de fruits noirs sur des pointes de fumé, servi sur une dorade rose et une panna cotta aux fruits rouges... Les femmes étaient jolies et, dehors, la brise printanière et iodée.
Les petites lampées reviennent bientôt.