10 Juin 2011
Patrick Vétois. Fier d’être sancerrois, notre Fou … d’aujourd’hui, aime les vins qui « parlent des hommes et des terroirs.» « Je me méfie beaucoup des vinificateurs, je suis pour que ce soit la nature qui s’exprime », ajoute ce microkinésithérapeute, installé à Bourges, que l’on peut croiser dans les caves de vins dits bios ou natures, à la recherche d’un bon flacon. « Dans mon boulot, je ne suis reconnu que par le bouche à oreille, je suis en marge de la médecine traditionnelle. Je me reconnais donc dans ce qui est l’essence de la vie, dans les vins vrais » ajoute-t-il.
Père de deux garçons, Patrick Vétois est marié à Christine de Villaine, sœur du co-gérant du Domaine de la Romanée Conti, Aubert de Villaine. « Nous nous sommes rencontrés un soir de 14 juillet, dans une fête au Domaine du Nozay, à Saint-Gemme, propriété de Philippe de Benoist avec lequel j’étais très ami, précise Patrick Vétois. Ma future femme était en vacances chez sa sœur, Hélène de Benoist, l'épouse de Philippe.»
Par ailleurs amateurs d’art éclairés, les Vétois ont ouvert cette année leur maison de Bourges à des artistes de la Biennale d’art contemporain. « Une initiative de Christine » précise Patrick Vétois. On aime sa simplicité, sa générosité et ses yeux qui pétillent quand il parle des vins qu’il déguste.
- Le déclic ? Le premier verre ?
Mon premier verre ? Du sancerre, bien sûr, je suis né sur le Piton… Mon arrière-grand-mère avait ouvert un bistrot au-dessus de la maréchalerie de son mari, Le Rempart des Dames, que ma mère a repris ensuite. C’est là que j’ai été élevé. L’endroit était fréquenté à l’époque par les paysans et les petits vignerons, ils venaient avec les chevaux, boirent des coups. L’endroit, aujourd’hui baptisé les Arcandiers, est devenu le rendez-vous nocturne des petits-fils des vignerons de l’époque… Plus tard, le sancerre était LA boisson de toutes nos fêtes, et elles étaient nombreuses. Je sortais avec toute une bande de généreux copains, on se retrouvait sur la place, au Grenier à Sel, avec des amis de Paris, des copains de classe. Et dans la bande il y avait Alphonse Mellot senior. Je crois que c’est avec lui, dans sa cave, que j’ai bu mes premiers bourgognes, dans les années 1970. Peut-être même est-ce chez lui que j’ai bu le premier vin du Domaine de la Romanée.
- La devise ?
Ne boire que des vins issus d’un travail respectueux de l’environnement et des hommes …
- Le meilleur souvenir de dégustation ?
Une romanée saint-vivant 2000 du Domaine, dégustée en 2010 pour l’anniversaire de mon fils Dimitri, qui veut être vigneron - il est d’ailleurs en stage en ce moment au Domaine Paul Prieur à Verdigny. Un vin exceptionnel, de la soie … Dans mes souvenirs grandioses, il y a également le richebourg 1963 servi le jour de mon mariage …
- Cave ou l’armoire à vins ? Combien de bouteilles ?
Une cave, sous la maison, avec quelque trois cents bouteilles, dont pas mal de Grands Crus de Bordeaux, mais je bois de moins en moins de bordeaux Il y a aussi des bourgognes, et de plus en plus de vins issus d’une culture naturelle.
- Les coups de cœur du moment ?
Les cuvées Fortune et Digoine, très belles expressions de pinot noir de Bourgogne, à des prix extrêmement doux, du Domaine Aubert & Pamela de Villaine à Bouzeron (*), où sont mises en pratique les méthodes de culture chères à la Romanée. Pour le reste, j’adore le blanc Les Romains du Domaine Vacheron, le sancerre de Lucien Crochet à Bué et les vins d’Alphonse Mellot. Ainsi que la cuvée Quintaine de Pierre Guillemot, mâcon blanc, digne des très grands vins d’une autre cote…
* Le Domaine A&P de Villaine est aujourd’hui dirigé par Pierre de Benoist, le fils d’Hélène et Philippe de Benoist. Son frère, Cyril, a repris le Domaine du Nozay de Saint-Gemme, aujourd’hui en conversion bio.