4 Octobre 2013
Marie Lyne Lottin. Elle est aujourd'hui commerciale et chargée des relations avec la presse à Château Bas (AOP Coteaux-d'Aix-en-Provence), vit en Savoie, mais la vie de cette Parisienne a connu quelques zigzags... Elle dit avoir passé son adolescence dans « le chaudron idéaliste des années 1970 » avant « un passage dans le social puis les impôts ». La vie de bureau ne lui convenant guère, pas plus qu'à son compagnon, Philippe Pouchon, ils « taillent la route vers le Sud, les brebis, les lavandes et enfin la vigne ». Dans le Var. Une vie de vignerons qu'ils partagent avec trois enfants. Marie Lyne Lottin découvrent ensuite la Provence à travers différents domaines viticoles, puis débarque à Château Bas en 1995 - Philippe Pouchin, le père de ses enfants, dont elle est séparée depuis trois ans, en est le dirigeant et vigneron. Elle séjourne à Suze-la-Rousse, y passe un diplôme de technico-commerciale vins et spiritueux, puis reprend la route. Comment se définit-elle ? « Comme une idéaliste sûrement, en quête d'un monde meilleur à l'époque, plus modestement aujourd'hui d'un environnement, je continue à chercher, pas très docile, un peu solitaire (la route), mais surtout passionnée...» Merci Marie Lyne d'avoir répondu à ce questionnaire. Et à un de ces jours autour d'un verre de château-bas...
- Le déclic ? Le premier verre ? Pas de déclic à proprement parlé.... J'avais vingt-quatre ans, lors du premier boulot dans un domaine viticole de Philippe Pouchin, mon compagnon, je ne buvais pas de vin et j'attendais un enfant. Petit à petit je m'y suis initiée, oui c'est cela une initiation douce, qui me permettait de rentrer dans l'environnement de mon compagnon. Je travaillais à la vigne, et m'occupais surtout des enfants. Mon premier souvenir concret d'une dégustation ? Un château-simone blanc, appellation Palette, un millésime des années 1980, dans les années 1990... J'ai décidé d'étudier à Suze, parce que je réalisais que mes connaissances en vin étaient trop limitées à ma région et que pour comprendre et mieux connaître les vins de ma région, il fallait m'ouvrir à tous les vins. Et depuis, je déguste, je découvre, mes horizons se sont ouverts : la bière, de manière plus soft, les alcools...
- Une devise ? Je n'aime pas trop les devises, comme je n'aime pas les agendas, du mal avec les prises de rendez-vous, toutes ces choses qui enferment, qui limitent, qui figent...
- Le meilleur souvenir de dégustation ? Il n'est pas si vieux, au mois de mars de cette année, un clos-vougeot 1949, la tenue dans le temps et dans l'instant : le vin évoluait tout le long du repas, développait ses arômes, à la fin du repas, il était toujours là, la finesse, la complexité aromatique.... et ce retour dans le temps. Une belle émotion !
- Cave ou armoire? Combien de bouteilles ? Une des caves éparpillées, une en Savoie, les deux autres, c'est une autre histoire plus personnelle... Mais au total, finalement je ne sais pas, cela se compte en centaines pas plus, sur plus de trente ans. Pas très organisée... Le don d'amis vignerons, des achats coup de cœur, des cadeaux d'amis...
- Les trois coups de cœur du moment ?
. Domaine La Bohème, Patrick Bouju pour son Festejar rosé 2011, le vin qui coule de source, de la bulle, du fruit.... un vin de fête tout simple !
. Domaine de la Bonnette, en IGP, Syrah vieilles vignes 2012, d'un minuscule domaine d'un hectare cinquante. Une pure syrah, aux notes épicées, fruits.... rond et plein...
. Domaine Fleith, Cuvée Alsace, assemblage des sept cépages alsaciens, de la complexité, de la fraîcheur, un beau souvenir de soirée entre filles en Provence, autour d'un beaufort d'été. Quand les régions se rencontrent...