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Les Fous de vin d'Alain Fourgeot

Entre petites lampées et grandes folies, ne pas remettre à demain ce qui peut être bu aujourd'hui...

Georges Brunie, fou de sauvignon mais pas que ...

Georges FouGeorges Brunie. Sa carrure de rugbyman, un sport qu'il adore, ne passe pas inaperçue dans les allées du marché de Bourges. Le bonhomme, épicurien et gourmand, y fait ses emplettes chaque samedi matin sans oublier de retrouver ses copains autour d'un verre de vin de Loire, à l'heure de l'apéritif. Ancien éducateur spécialisé, retraité depuis 2007, à tout juste soixante ans, il dit avoir « aimé » un travail qui lui a beaucoup appris. « Côtoyer des enfants et des familles en difficulté est une leçon de vie permanente » commente-t-il. Marié à Anne-Marie depuis quarante-deux ans, papa de trois enfants, Georges Brunie « gère » aujourd'hui son temps libre entre Bourges, le Pays basque, la Côte d'Azur et cultive l'art d'être grand-père avec ses trois petits enfants. On aime sa générosité, son humour, ses calembours, son art de la contrepèterie ...

- Le déclic ? En 1970, quand j'ai connu des vignerons de Chaudoux, à Verdigny, les familles André Dezat et Roland Fleuriet, viticulteurs-éleveurs... C'est le terme éleveur qui m'a plu. Premières dégustations encadrées et expliquées. Ensuite j'ai fait la connaissance de Francis Couderc, œnologue, qui m'a fait découvrir la science du vin et je lui dois beaucoup.

- La devise ? Ma devise, la principale: sérieusement, sans se prendre au sérieux. Au sujet du vin: savoir découvrir, être réceptif à tout, sans idée préconçue.

- Le meilleur souvenir de dégustation ? Il remonte au 25 octobre 2003. Je suis invité par un  " fou de vin " qui, par modestie, tient à garder l'anonymat, avec d'autres fins connaisseurs, que dis-je ? Des érudits. Je faisais figure d'énergumène au milieu de tous ces catéchumènes. Je ne m'en suis pas trop mal sorti. Comme je ne savais rien, je n'avais donc pas peur. De ce fait, j'ai pu retrouver quelques vins car j'ai vite compris qu'il s'agissait d'une verticale et j'ai eu la chance de tomber sur le bon millésime. Je vous livre en vrac le programme: riesling 1993 Schœnenbourg de JM Deiff; pouligny-montrachet 1er cru les Referts 1995 de Louis Carillon; touraine gamay 1999, cuvée Vinifera de Marionnet; quatre clos-vougeot, 1998, 1996, 1995 et 1994 d'Anne Gros et un sauternes, Château Suduirat 1990. Le tout accompagné par des amuse-bouches préparés avec une grande délicatesse par la maîtresse de maison. Il y a des moments où l'on aimerait que le temps s'arrête. Encore merci.

- Cave, armoire à vin ? Combien de bouteilles ? Cave. Avec une centaine de bouteilles. Je la trouve modeste mais à ma convenance, avec quelques valeurs sûres, sauternes Rayne-Vigneau 1979, nuits-saint-georges 1er cru les Rousselots 2004, Château Larrivet-Haut-Brion 2002 et un sauternes anonyme de 1918... Une relique.

- Les coups de cœur du moment ? Je vais rester dans le département du Cher. Un quincy 2009, Domaine des Bruniers de Jérôme de la Chaise; un menetou 2009 du Domaine Alain Assadet et un sancerre 2009, Cave de la Petite Fontaine SCEV Fleuriet. Trois blancs, trois sauvignons. Nous sommes sur un petit périmètre. Ces vignerons appartiennent à la même génération. Le cépage est le même. Nous avons-là trois produits proches mais avec des arômes, des sensations, des parfums en bouche bien différents. Le vin est bien une histoire d'hommes et de terroirs. Quand je pense que les têtes pensantes de la Commission européenne voulaient faire du rosé en mélangeant du rouge et du blanc... Quelle honte !

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