1 Février 2012
Eva Robineau. « Blogueuse parisienne originaire de la Loire », écrit-elle. D'où le sujet principal initial de son blog Œnos où elle propose de « découvrir les vins de Loire autrement ». Blog qualifié pour la finale du Wine Blog Trophy du Salon des vins de Loire d'Angers, lundi prochain, avec un post intitulé le chenin des rêves. « C'est en quittant ma région que j'ai découvert quelles pépites la Loire pouvait renfermer et que je me suis aperçue que, finalement, je ne la connaissais pas bien » explique-t-elle. « Du coup, j'ai ouvert mon blog pour découvrir le vin et m'amener vers davantage de découvertes. J'ai commencé par donner la parole à des vignerons de Loire, puis je me suis petit à petit mise à parler de vins. De Loire et d'ailleurs. Maintenant, c'est devenu un joyeux mélange de toutes mes découvertes du vin, avec toujours une préférence pour la Loire (forcément!). Je fais ça toujours par plaisir, toujours sur mon temps libre. J'aime que le vin soit une porte d'échange et de dialogue ». Eva Robineau ajoute se considérer « toujours comme novice. Je n'ai jamais fait de cours de dégustation mais ai énormément appris en prenant le temps de lire des blogs, des forums, en allant directement à la rencontre des vignerons, en écoutant les bons conseils de certains cavistes ». Ajoutant : « Je suis toujours émerveillée par ce que je découvre, ce que j'apprends. Ma soif de découverte n'est pas prête d'être étanchée et c'est tant mieux ! J'aime aussi penser que le vin ne doit pas être élitiste et qu'il est donné à tout le monde de pouvoir le découvrir.» Avant de conclure: « Et je suis assez bavarde aussi.» Voici ses réponses...
- Le déclic ? Le premier verre ? Ce ne sera pas ici mon premier verre mais plutôt ma première claque. Ma première très grosse claque. La cuvée Quintessence du Domaine de Juchepie, en 2005. Un coteaux-du-layon liquoreux magnifique, merveilleusement bien travaillé par un couple de vignerons adorables. Je l'ai goûtée une première fois à une dégustation de la Contre-Étiquette (super cave dans le Xème arrondissement de Paris). C'était un midi et c'était le dernier vin que je goûtais. Un bonheur ! Un beau gras équilibré par une élégante fraîcheur, des arômes de fruits secs concentrés qui tournent agréablement dans la bouche. Mais notre bouche n'est pas lasse, la minéralité et la fraîcheur de ce vin le rendent à la fois gourmand et délicat. Et cette longueur... J'ai gardé ces arômes tout l'après-midi en bouche. Bref, je crois que c'est à partir de ce moment-là que je me suis dit qu'il y avait des choses plus qu'exceptionnelles dans le vin. Et qu'il fallait prendre le temps de les découvrir et d'en parler. J'ai aussi commencé, grâce à ça et grâce à d'autres rencontres, à m'intéresser à l'agriculture biologique, biodynamique...
- La devise ? Je me risquerais à deux ! " Le vin ne se révèle vraiment que s'il est partagé" et " Il faut parfois savoir se taire face au vin ".
- Le meilleur souvenir de dégustation ? Je crois que je dirais toutes les dégustations avec ma famille. On se retrouve autour de belles bouteilles et on prend à chaque fois le temps d'apprécier et d'échanger autour de ces vins. En toute simplicité mais on rigole toujours beaucoup. C’est ce que doit être le vin, le déclencheur d’un vrai bon moment.
- Cave ou armoire? Combien de bouteilles ? Euh, un hybride ! Dans un appartement parisien, pas trop de place pour des bouteilles. Alors nous avons une espèce de placard isolant qui sera bientôt réfrigéré, contenant une bonne centaine de bouteilles. Mais ça n'est pas assez, alors je commence à stocker des cartons ailleurs, dans la (vraie) cave de mon père notamment.
- Les trois coups de cœur du moment ? Pas facile ça avec tout ce que je goûte de bonnes choses... Je vais tenter d'en choisir quelques-uns.
- Gilbourg, vin de France, blanc, Benoit Courault, 2010. Les vins de ce vigneron d'Anjou, pourtant dégustés de nombreuses fois, ne m'avaient jusqu'alors pas charmée. Et puis, lors d'un salon, j'ai goûté à nouveau et là, j'ai été bluffée. De la tension, de la minéralité, une finesse et une précision incroyable. Encore une belle leçon de modestie, ne jamais rester sur ses acquis, surtout dans le vin.
- Octobre, vin nouveau, rouge, Domaine des Foulards Rouges 2011. Alors ça, ce vin nouveau-là, on aimerait en boire au tonneau. C'est gourmand, il y a de matière, vraiment, on se régale. C'est complètement torchable et cela accompagne à merveille des beaux morceaux de charcuterie.
- Cool Moon, Vin de pays des côtes catalanes, Domaine les Enfants Sauvages, 2008. Michel Smith, blogueur influent, m'avait donné envie dans son billet sur le Vendredi du vin consacré au voyage. Bingo, le lendemain de cet article, j'ai la chance de déguster leurs vins dans un salon, dont Cool Moon, un vrai coup de cœur que je verrais bien dans ma cave !