29 Août 2013
Éric Bernardin. Sur son blog, À boire et à manger, il se présente comme un Bourguignon du côté de sa mère et précise avoir été initié par ses deux-grands pères, l'un produisant du vin en amateur, l'autre collectionnant les bouteilles. Élevé dans le bio par des parents, Éric Bernardin (à gauche sur la photo) a lui-même tenu un magasin bio dans l'Allier avant de reprendre des études de technicien viti-œno puis de travailler cinq années chez divers producteurs français dont Marc Kreydenweiss. Après un bref retour dans une supérette bio en Normandie, notre fou rejoint la Dordogne pour se consacrer à sa vraie passion, le vin. Et il créé Vin Nature, qui « propose aux cavistes et restaurateurs de la région Aquitaine les vins de vingt-cinq producteurs de toute la France qui ont en commun le respect du terroir ». Une aventure de courte durée. Éric rejoint alors Château de Monbazillac, puis Château Tirecul la Gravière, avant de repartir pour Fécamp animer des cours et des repas pour Ludivigne. Enfin, depuis septembre 2012, il travaille pour le site Vins Étonnants.
Parrallèlement à toues ces activités, Éric Bernardin écrit des livres. Le dernier, Crus Classés du Médoc, avec le graphiste Pierre Le Hong, est préfacé par Pierre Arditi. Un blog lui est consacré avec photos, extraits d'entretien...Merci d'avoir répondu à ce questionnaire...
- Le déclic ? Le premier verre ? Un suduiraut 1945 bu chez mes grands-parents il y a vingt-cinq ans. Ma grand-mère m'avait laissé le choix d'ouvrir ce que je voulais parmi les vieilleries de sa cave. Beaucoup était inintéressants. Et puis il y avait cette pépite, là, juste devant moi. Je n'ai pas hésité, ni regretté. Il était superbe, sur les raisins de Corinthe, l'écorce d'orange confite, avec une matière très onctueuse, sans lourdeur
- La devise ? « Il n'est de bon vin que partagé »
- Le meilleur souvenir de dégustation ?
Au cours d'un repas au Domaine de Rochevilaine, en novembre 2006, avec cinq autres amateurs de vins qui se reconnaîtront. Non seulement les vins furent magnifiques (Krug 1990, Corton-Charlemagne Bonneau du Martray 1992, Clos Saint-Hune 1981...), les accords mets-vins superbes, mais il y avait une véritable communion entre les convives que je n'ai jamais retrouvée depuis. Au moment de nous quitter, nous étions tous au bord des larmes. Dès que je me suis retrouvé seul, j'ai d'ailleurs cessé de me retenir : j'ai pleuré, sans trop savoir si c'était de joie ou de tristesse.
- Cave ou armoire? Combien de bouteilles ? Cave semi-enterrée … à l'entrepôt de Vins Étonnants où je travaille, car il n'y en a pas dans mon appartement actuel. Ma séparation a fait du mal à mon stock de bouteilles. Je ne dois en avoir plus que trois cents. Mais c'est largement suffisant, car je n'y touche que très peu, buvant des "vins étonnants" la plupart du temps (échantillons, vins à commenter...). Ils ne servent que pour les repas entre amis.
- Les trois coups de cœur du moment ?
. Bulles de Syrah de Jean-Louis Denois. L'homme n'a rien d'un c... et pourtant il ose tout. Faire une méthode traditionnelle d'une grande finesse uniquement avec de la syrah, c'était vraiment culotté. Eh bien c'est super bon, avec une bulle très fine, c'est vineux, épicé. Une bulle de repas ! (avec des langoustes bien épicées, par exemple). Super rapport qualité/prix : 11,60 euros.
. Nebbiolo 2012 de Pierre Cros : un nebbiolo cultivé dans le Minervois, vinifié tout en finesse. On y retrouve toute la fraîcheur des vins piémontais, avec une finesse qui fait plus penser à la Bourgogne. Un vin assez incroyable à un prix modeste (9,50 euros)
. Rémus Plus 2002 de Jacky Blot, bu à mon anniversaire. Un vin d'une complexité incroyable, autant aromatique que texturale. C'est riche, superbement structuré, mais c'est surtout terriblement émouvant. Le genre de vin qui vous donne envie de chialer tellement c'est beau. Depuis des années, je me tue à dire aux clients et amis : gardez vos (bons) vins blancs. Ils vieillissent souvent mieux que beaucoup de rouges !