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Les Fous de vin d'Alain Fourgeot

Entre petites lampées et grandes folies, ne pas remettre à demain ce qui peut être bu aujourd'hui...

En Centre-Loire, les 2012 seront des vins « complets et racés »...

vendangesAnalyse. Benoît Roumet, le directeur du Bureau interprofessionnel des vins du Centre-Loire (BIVC) fait le point sur la récolte et le millésime 2012 en commençant par la campagne viticole.

« Dans un hiver 2011-2012 sec et relativement doux, la seule période de froid significative a eu lieu au cours de la première quinzaine de février, occasionnant la destruction de quelques bourgeons. Le débourrement fut précoce, de fin mars à début avril. Le retournement climatique à partir du 10 avril entraîna une longue période de trois mois globalement froids et humides. Quelques bourgeons furent à nouveau gelés en avril. Petit à petit, l’avance du début de saison s’est perdue.

La floraison s’est déroulée avec environ une semaine de retard s’étendant sur trois semaines. La coulure et le millerandage ont sévi de façon irrégulière. Les rouges ont été assez touchés alors que les blancs ont bien résisté. La pression des maladies cryptogamiques, mildiou et oïdium, a été forte mais bien maîtrisée dans l’ensemble.

Une nouvelle inversion de climat s’est produit mi-juillet avec la fin des précipitations. A partir du 10 août, les températures sont redevenues supérieures aux normales. Ces conditions climatiques sont arrivées juste au bon moment pour  provoquer l’arrêt de la croissance des rameaux, accélérer et resserrer la véraison. La sécheresse a perduré jusqu’au 20 septembre où on a commencé à constater des blocages de maturation dans les jeunes parcelles sur les sols sensibles. Du 21 au 27 septembre des pluies importantes (50 à 60 millimètres) sont arrivées à point nommé pour relancer la maturation.

La maturation

Les conditions de maturation ont été très favorables. La sécheresse a permis la concentration en sucres.

Cette évolution a été stoppée par les pluies des derniers jours de vendanges. Les nuits fraîches ont préservé le charnu et l’acidité (teneurs élevées en acide tartrique et normales en acide malique) tandis que les arômes se sont développés lentement et tout en finesse.  L’ensoleillement a été bénéfique pour la couleur et les tanins des rouges, mais également pour les arômes.

Grâce aux peaux épaisses, l’état sanitaire est resté excellent, ce qui a laissé toute la sérénité nécessaire aux vignerons pour attendre que les raisins soient bien mûrs.

Les vendanges

L’étalement de la floraison s’est retrouvé à la maturité. Reuilly a entamé la campagne le 15 septembre par les pinots gris.

Les parcelles les plus précoces de Sancerre étaient récoltées dès le 20 septembre mais c’est le premier octobre que les vendanges ont véritablement débuté sur l’ensemble des vignobles du Centre-Loire.

Le suivi précis des maturations technologique, aromatique et phénolique, parcelle par parcelle, est aujourd’hui bien ancré. Aussi, de nombreux vignerons ont récolté de façon discontinue, en cohérence avec les différences d’évolution des terroirs.

Les premières impressions du millésime

 Les vins affichent une plénitude et une concentration remarquables. Les bouches ont de superbes expressions, avec des équilibres différents selon la date de vendange : les premiers raisins récoltés donnent des vins plus incisifs, puis au fur et à mesure de la maturation, le gras se développe et s’amplifie.

Les blancs exhalent de superbes arômes. Bien ciselés, ils sont à la fois délicats et complexes. Les nuances de fleurs blanches et de fruits frais dominent. Elles peuvent être agrémentées de notes épicées ou de subtiles touches végétales. Dotés d’une grande pureté, les blancs ont à la fois de la fraîcheur et du charnu.

Les rouges montrent des robes profondes, rubis plus ou moins nuancées de violet. Avec les extractions douces qu’on pratique aujourd’hui, leurs tanins sont mesurés. Le fruité gourmand des raisins se retrouve dans les vins dont la bouche, en fonction des origines, est dense à séveuse.»

Pour avoir récemment goûté certains sancerres blancs sur cuve et quelques rouges, voilà une opinion que je partage largement ...

 

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B
Une belle analyse du millésime faite par Benoît j'attends avec impatiente les premières dégustations.
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