29 Septembre 2012
Bourges. Petit dîner entre amis, une demi-douzaine, pour le dernier cassoulet d'été, cocos frais du jardin, courgettes des trois couleurs, tomates, chipolatas, piment d'Espelette. Avant, cèpes bouchons-de-champagne, coloré à la poêle puis cuits debouts en cocotte, escortés d'une belle tranche de rillons tièdes, sauce réduite et crémeuse. Après, des poires au vin, thym, cannelle, muscade ...
Dans les verres, avec le cèpe droit dans ses bottes, dont le mode de cuisson relève le côté très-sous-bois, ce corton vergennes 2007, de la Maison Chanson Père et fils, propriété depuis 2009 de Bollinger. Une cuvée issue d'un petit vignoble exposé plein est et qui tient son nom du comte-ministre de Louis XVI, signataire du traité d'Indépendance des États-Unis. Élevé treize mois en fûts de chêne, ce chardonnay, mêlant notes fleuries et mielleuses, vanillées et beurrées, sur une longue finale minérale, un brin toastée, à la fois ample et tendue, a joliment dialogué avec le plat sylvestre et surtout avec la sauce à la crème double. Le mot de ma voisine de table: « C'est une... Chanson à bien boire...». Bon, ça c'est fait !
Avec le cassoulet d'été, une spécialité maison, et pour rester en Bourgogne, d'abord un vosne-romanée 2007 du Domaine Méo Camuzet, autre grande maison. « Sublime », dans le domaine du soyeux, de l'équilibre, de la fraîcheur, avec ce qu'il faut d'acidité, de persistance et de volume, on ne revient pas sur les notes de fruits rouges. « De la mûre, on en a manqué cet année, cause à la sécheresse...». La même... Pour le second service, et avant ou pendant le plateau, car ceux-là aiment le rouge avec le fromage, moi pas, un lirac 2010, du Château de Manissy, à Tavel, domaine en conversion biologique depuis trois années. On est sur du grenache (60%), de la syrah et du cinsault, un élevage en barrique neuve pour 20% pendant quatre mois. Joli, dans une robe grenat, sur un nez de compote de fruits, pointes fumées, rond et frais. C'est vrai qu'avec le fromage, pourquoi pas ? Enfin, sur le dessert, ce coteau d'aix-en-provence 2004 de Château du Seuil, où je me rends régulièrement pendant mes virées du côté de la montagne Sainte-Victoire. On reste sur un assemblage dominé par la syrah, ici associée au grenache et au cabernet sauvignon. Millésime sympa, ce 2004, gras, sur la prune rouge confite, enveloppant, et assez subtilement épicé pour faire un joli clin d'œil aux poires et à leur jus parfumé comme une garrigue en été ...
Les petites lampées reviennent bientôt...