19 Octobre 2010
Petites lampées. Des notes de fruits exotiques, pointes citronnées, d'agrumes; une belle expression aromatique, du gras sur une bouche gourmande et une longueur salivante, qui donne immédiatement envie d'y revenir... Mais il faudra en garder un peu en cave car nul doute que, dans les deux à trois ans à venir, ce 2009 du Cul de Beaujeu de Franck et Christine Laloue fera merveille sur une volaille ou un brochet à la crème. Nous autres avions parié sur des huîtres; ce n 'était peut-être pas le meilleur choix. On aurait pu les faire chaudes, gratinées au four, l'accord eût été bien meilleur...
Cul de Beaujeu ? Autrefois on parlait du Clos de Beaujeu. Cette belle pente des vignobles sancerrois, 45% s'il vous plaît, exposée sud-est, sur la commune de Chavignol, est aussi connue que la côte des Monts Damnées. Nous sommes ici sur des terres blanches du Kimméridgien. Le vin de Franck et Christine Laloue provient d'une petite parcelle d'un peu plus d'un hectare que leur cousin, Bertrand Paillard, leur a proposée en métayage en 2008.« Un vrai challenge que nous avons été heureux de relever » ont-ils commenté au dernier Salon des vins de Loire d'Angers autour d'un échantillon, déjà prometteur, de ce Cul de Beaujeu dont le premier millésime n'a été commercialisé que début septembre, après huit mois d'élevage en cuve. Cette parcelle du Cul de Beaujeu, il a fallu la travailler, la remettre en état, reprofiler les rangs, la nourrir d'un apport d'amendement organique et de pâturin, avec l'objectif d'enherber les rangs de cette vigne très pentue, qu'il faut vendanger avec un chenillard sur lequel sont disposées les caisses de raisin ramassé à la main fin septembre 2009.
Un mot sur cette maison créée dans les années 1930 par François et Simone Laloue qui servaient leur vin sur les tables de leur bistrot de Thauvenay. C'est le fils, Serge qui donna son nom au domaine, trente ans plus tard. C'est lui qui développa l'exploitation. « Nos parents travaillaient dur, mais nous avons eu une enfance de rêve, nous passions des vignes au village, prenions d'assaut le café des grands-parents, nous cachions dans la cave derrière les fûts » commentent aujourd'hui le frère et la sœur qui perpétuent le travail du père, décédé en 2006.
Il y a juste un an, le Cul de Beaujeu terminait ses fermentations. Présentement, il nous régale. Ce n'est pas que de la magie...
Pratique. Domaine Serge-Laloue. 18300 Thauvenay. Tél. 02.48.79.94.10. 3.200 bouteilles. 14,50 euros.