27 Janvier 2012
Antonin Iommi-Amunategui. « J’ai un nom compte triple, écrit-il pour se présenter, et je suis le co-fondateur de Vindicateur, un site qui consiste en un méta-guide des vins (méta, ça signifie que nos sources sont multiples, variées, mystérieuses…) et un blog, no wine is innocent, plutôt ... cabernet-franc du collier. J’écris également dans Grand Seigneur, nouveau magazine gastronomico-décalé issu de Technikart (le numéro 3 sort bientôt et je vous le recommande, pour y découvrir par exemple un entretien croisé entre Pierre Guigui, du Gault & Millau, et Olif, le blogueur fameux) et accessoirement dans le quotidien Libération, côté bouquins». Merci à lui d'avoir pris sur son temps pour répondre à ce questionnaire des Fous de vin...
- Le déclic ? Le premier verre ? Le déclic, ça n’a pas été un verre, mais plutôt de me rendre compte que les guides des vins habituels pouvaient se révéler décevants : après avoir goûté un vin largement vanté par l’un de ces guides, je suis tombé de haut… L’idée de Vindicateur était née. On peut la résumer ainsi : une seule source ne suffit pas, aucun avis pris isolément n’est satisfaisant… Il faut mouliner. Quant au premier verre, je ne m’en souviens plus… Un verre qui m’a marqué, le Côtes du Ventoux rouge Les Amidyves 2006 d’Olivier B : l’un de ces vins qui vous font comprendre qu’il n’y a pas de petites appellations (seulement de petits vins). Et qu’on peut sérieusement se régaler de vins issus d’origines a priori peu prestigieuses… Les meilleurs vins que j’ai bus – selon moi, mes critères – coûtaient d’ailleurs presque tous moins de 50 euros. Et souvent bien moins que ça.
- La devise ? "J’aurais voulu dire le poids d'humanité que pèse un vin bien fait." C’est de Sébastien Lapaque (tiré de son livre Chez Marcel Lapierre, si je ne me trompe pas). C’est pas mal !
- Le meilleur souvenir de dégustation ? Il y en a beaucoup que je situe sur le même plan, des rencontres, des coups d’arrêt sur tel ou tel vin, qui soudain vous saisit à la gorge, comme pour dire : " Voilà, ça c’est moi, et tu vas t’en rappeler un bon moment…". Mes meilleurs souvenirs sont liés à des ambiances, à des personnes, plutôt qu’à des vins en particulier. Guillaume, qui est un grand partageur de quilles, est l’une de ces personnes. Il y en a pas mal d’autres… et encore plus à venir sans doute. Le vin, c’est ça, un meetic en mieux (et sans cul, je suis marié). On n’arrête pas de rencontrer des gens avec qui on a des affinités.
- Cave ou armoire? Combien de bouteilles ? Parisien, pas de cave, donc armoire électronique. J’en ai deux, en fait. Une petite (trente bouteilles) pour les bouteilles qui circulent ; une plus grande (deux cents bouteilles) pour celles que je laisse traîner...
- Les trois coups de cœur du moment ? Exercice vraiment difficile, alors sans trop réfléchir :
. Tout bu or not tout bu 2009, par Loïc Roure (Domaine du Possible, Roussillon). Un assemblage syrah carignan, dosé au millimètre. Gourmandise, fraîcheur, profondeur… Tout y est, et c’est « seulement » le négoce de Loïc Roure.
. Autrement 2009, de Jacques Broustet (Château Lamery, Bordelais). Un vin rouge… à peu près génial.
. Perrières – Les Vieilles 2008, par Guy Blanchard. Un blanc du Mâconnais, d’une pureté presque… touchante ? Élégant, mais facile aussi. Un vin-piège, en fait : la bouteille se vide toute seule.