Entre petites lampées et grandes folies, ne pas remettre à demain ce qui peut être bu aujourd'hui...
5 Août 2024
BOURGES. Pas toujours très enthousiasmé par les rosés issus du pinot noir... Auxquels je préfère, comme vous le savez, si vous suivez ce blog depuis longtemps, les gris issus du pinot de la même couleur... Pour autant, comme disait l'autre, il faut goûter. Au restaurant, l'autre jour, pour escorter un joli et très frais déjeuner, focaccia aux tomates, huile d'olive au basilic avant un ceviche de dorade et un riz au lait très régressif, nous avons choisi ce menetou-salon rosé la Petite parcelle 2023 des Domaines Minchin, déjà goûté, quasi en primeur, il y a quelques mois... Pour rappel, Bertrand Minchin, est l'heureux propriétaire de deux domaines, la Tour Saint-Martin à Menetou et le Claux Delorme, en appellation Valencay. Un brin de technique ? « Culture biologique, vendanges manuelles, fermentation en cuves intox, élevage sur lies, sols argilo-calcaires ». On a adoré ce rosé, joliment habillé d'une robe limpide et lumineuse, au nez délicat développant des notes fleuries et de fruits rouges acidulés voire de quelques pointes évoquant la craie. Délicatesse et fraîcheur en bouche, très désaltérante, sur des pointes d'agrumes avant une belle persistance. Un petit bonheur pour 12,50 euros au domaine.
- Autre lieu, pour un dîner très italien et notamment des raviolis, ce rouge en provenance de Toscane. Et pas n'importe lequel ... Il est vinifié par le Domaine San Donatino, propriété de Léo Ferré qui s'y était installé il y a bien des années avant d'y mourir, au milieu des vignes et des oliviers, un 14 juillet, quel clin d'œil ! Le poète anarchiste, qui avait mis en musique le Vin de l'assassin de Beaudelaire, venait se ressourcer dans ce paysage vallonné, à deux heures de Pise. Depuis la mort de Léo, son fils Mathieu, celui-là même qui apparaît, gamin, sur la pochette du disque l'Espoir, gère le domaine avec sa mère, la douce Maria... Vingt hectares de vignes en bio qui produisent notamment ce rouge IGT Campacci, issu du seul cépage sangiovese, provenant d'un sol argilo-sabloneux plein de calcaire et de schiste. Technique ? « Les raisins sont entièrement égrappés et concassés, la fermentation alcoolique est spontanée, les pellicules macèrent très peu, à peine une semaine ! Le marc est pressé doucement puis réutilisé au champ tout comme les tiges. La fermentation malolactique se produit également spontanément dans les semaines suivantes, sporadiquement au printemps suivant. Le vin est élevé pendant environ neuf mois en cuves inox.». Pour ce millésime 2020, belle robe robe rubis, nez évoquant une salade de fruits rouges relevée de quelques notes de vinaigre balsamique, d'une pincée d'épices douces. La bouche croquante, suave... À la tienne, Léo ! Je viens bientôt...
On termine ces petites lampées avec ce saint-estèphe de Château Petit Bocq, Cru Bourgeois supérieur d'un peu moins de vingt hectares, encépagé de merlot, de cabernet sauvignon et de petit verdot, lesquels cépages entrent dans l'assemblage de ce millésime 2017, élevé une bonne année, voire plus, en barriques de chêne français dont 40% neuves. Robe sombre, rubis au ménisque, nez sur le chocolat noir et les baies noires, bouche volumineuse, séveuse et veloutée, boisé très fondu, belle persistance... Bref, pas mal. Dans les 25 euros... Que demander de plus ?
Les petites lampées reviennent bientôt...