Petites lampées du troisième de Ducru-Beaucailllou, pas si ... Petit !

BOURGES. Évidemment, les Fous de vin ont été un peu saoulés par les polémiques abreuvées par les chaînes infos et les réseaux à propos du prix des vins servis au royal dîner versaillais. Dommage que les mêmes éternels grincheux démagos de tous bords n'aient pas trouvé utile de préciser que la somme annoncée, 2.700 euros, était celle de la cote actuelle de ce double magnum de collection, millésime 2004... Une cote très élevée, probablement, aussi, parce que l'étiquette a été dessinée par le Prince de Galles devenu Charles III, himself ! Peut-être eût-il été plus sérieux de rappeler qu'une bouteille de ce même millésime était vendue, en primeur, 135 euros la bouteille... Oui, les Grands Crus de Bordeaux sont de bons placements ! 

Bref, pas de mouton 2004 dans ma cave, malheureusement, mais quelques seconds et troisièmes vins de Grand Crus Classés sont celui-ci, de Château Ducru-Beaucaillou, GCC de Saint-Julien, dans le Médoc,  propriété de la famille Borie. Baptisé le Petit Ducru, d'où le titre.  Millésime 2020 ! En vente... 32 euros ! Vous pouvez investir pour le servir dans les années à venir à votre reine préférée...

« Le Petit Ducru est issu d'une sélection des vignobles de la propriété qui se veut une imitation à la griffe Borie, une courtoise invitation à approcher ses ainés, Ducru-Beaucaillou et la Croix Ducru-Beaucaillou, indique joliment le domaine. Accessible dès sa prime jeunesse, il bénéficie des mêmes soins que les deux autres : rigoureux parcours techniques, sélection drastique et vinification exigeante. »

L'assemblage ? 78% de merlot noir, 18% de cabernet sauvignon et 4% de petit verdot.

Un peu de technique ? « Élevage de douze mois en barriques bordelaises dont 30% de bois neuf, le solde en fûts d'un vin, avec ouillages réguliers pendant les six premiers mois et soutirages tous les deux ou trois mois pour un total de quatre. »

Ouvert l'autre soir pour escorter un menu autour de la truffe d'été bien parfumée, ce Petit se présente sous une robe lumineuse sombre, dotée d'un joli ménisque. Au premier nez, de la violette, du tabac blond, des notes de cèdre, du grillé et des baies noires, myrtilles... Légère amertume à l'attaque, rafraîchissante, avant le retour des fruits et des notes de cacao et d'épices en milieu de bouche et une remarquable finale très persistante, légèrement crémeuse. Il reste quelques truffes pour demain ... 

Les petites lampées reviennent bientôt...