24 Octobre 2022
BOURGES. Ce n'est pas la région la plus touristique de l'appellation Champagne, à laquelle elle a été rattachée en 1959, mais elle mérite le détour... La côte de Sézanne offre pourtant bien des atouts et les amateurs de champagne y trouveront à coup sûr leur bonheur. Notamment du côté du village de Bethon, où, depuis bientôt trente ans, Champagne Lebrun de Neuville se veut « le porte-drapeau d'un terroir qui ne demande qu'à être connu ». Parmi les nombreuses cuvées, cette Double Autolyse, ouverte l'autre soir en prélude à un dîner autour des champignons. Assemblage de chardonnay (56 %) et de pinot noir (44%), dont 40% de vins de réserve, vinifiée en fût de chêne, vieillie dix an en bouteilles, cette cuvée fera honneur à vos invités. Robe or lumineuse, joyeux cordon de fines bulles s'évasant largement, nez évoquant les agrumes, surtout le citron, mais aussi les fruits et les fleurs blanches, avant des notes de grillé et une discrète envolée d'épices et de simples mêlés. La bouche très riche, pulpeuse et crémeuse, nage dans le bonheur... jusqu'à une heureuse amertume qui lui donne un dernier coup de fouet avant de s'évanouir doucement. 55 euros.
- Chez un ami (très) fou de vin, auquel on a suggéré, taquins que nous sommes, de sortir un de ses bordeaux en fin de repas ... Voici donc qu'il débarque avec ce pauillac 1985 Baron Pichon-Longueville, avant dernier millésime de l'ère Bouteiller, avant le rachat du domaine par Axa Assurances en 1987. L'étiquette de ce château, qu'il convient aujourd'hui d'appeler Pichon-Baron a, depuis, quelque peu évolué. Et le bouchon itou ... Récalcitrant et complètement détruit à l'ouverture mais sans mauvaise odeur qui aurait signifié que le liquide était perdu ! Que nenni, Monsieur le Baron, ce fut un vrai bonheur ! Bien qu'ouvert à la dernière minute, pas carafé, directement servi dans de grands verres. Le nez qui s'offre, dernière une robe très sombre, presque atramentaire, est énorme. Petites baies noires compotées, pruneaux cuits, havane, humus, fève de cacao... Bouche à la hauteur des espérances, grandiose, ample, enrobante, retour des fruits escortés de cuir, de sous-bois, de tabac. Un caresse d'amour un peu sauvage ...
- Invité à un déjeuner champêtre sur l'île-jardin, un ami est arrivé avec ce millésime 2018 du second vin de Château Mouton-Rothschild, le Petit Mouton... Bon, je n'aime pas franchement l'étiquette, inspirée d'un dessin du peintre-affichiste Jean Carlu, réalisé en 1927, à la suite de celui que l’artiste avait conçu à la même époque pour le mouton-rothschild 1924. Car, comme vous le savez probablement, l'étiquette du château est chaque année réalisée par un artiste de renom. Mais revenons à notre Petit ... Mouton, dégusté dans les verres Inao qui, au jardin, sont les verres de nos mâchons... Le château indique que ce 2018 est un assemblage de cabernet sauvignon (56%), merlot (40%) et cabernet franc. Une robe sombre, pourpre, un nez pas trop bavard, sur les fameuses baies noires et rouges, ici escortées d'épices douces, de notes de violettes et de tabac blond. Encore ferme en bouche, croquante, charnue, avant une finale généreuse, ce 2018 saura à coup, sûr attendre encore quelques années en cave avant de dévoiler tout son potentiel. On remet ça dans quelques années ?
Les petites lampées reviennent bientôt...