26 Septembre 2022
BOURGES. Après quelques semaines d'absence, rentrée tardive des petites lampées pour une nouvelle année... D'abord un coup de gueule, le énième, à propos du prix du vin affiché dans certains restaurants où il me semble que les "culbutes" sont de plus en plus importantes au point que ça nous couperait presque l'envie de boire... Un exemple récent. C'était à Ré, laissez traîner le é... comme ils disent, oui l'île de ... où il est bien difficile de trouver, sur table, une bouteille de vin, même local, insulaire ou pas, à moins de trente euros. Record battu, dans une cabane à huîtres, excellentes au demeurant, plantée dans les marais salants du côté de Loix, au bord de la piste cyclable. À la carte, un rosé de Provence (?) à plus de 30 euros et le Rosé des Dunes de la coopérative locale en pichet. Prix affiché : 17 euros les cinquante centilitres ! Ce qui met le litre à 34 euros... À la coop en question, le cubi de trois litres était à 14 euros (12,55 euros aujourd'hui sur site) ce qui met le litre à un peu plus de 4 euros, prix public ! Soit un coefficient multiplicateur supérieur à huit pratiqué par l'ostréiculteur/restaurateur ! On prend donc bien le touriste pour une vache à ... vin !
Bon, passons à autre chose avec trois flacons coups de cœur de ces dernières semaines. D'abord ce sancerre blanc de l'un des domaines phares de l'appellation, le Domaine Fouassier. Vous lirez, en cliquant sur le lien, l'histoire de cette belle maison dont les chais sont situés à gauche de l'entrée de Sancerre, en arrivant de Bourges. Ici on travaille en famille depuis dix générations. Cinquante-neuf hectares en agriculture biodynamique, avec certification Biodyvin, aujourd'hui exploités par les cousins Paul et Benoît, en place depuis le début du siècle. « À l'ère de la standardisation, nous avons été avant-gardistes dans la vinification de nos vins par lieudits », expliquent-ils sur leur site. Celui dit Les Chasseignes est situé sur un plateau de coteaux exposés plein Sud, sur des calcaires. Des vieilles vignes de trente à quarante-cinq ans, un sauvignon éraflé, une vinification naturelle, une fermentation en levures indigènes, voilà pour quelques aspects techniques. Dans les verres, un 2018 éclatant de lumière, au nez riche, dévoilant un singulier mariage d'arômes, agrumes, pêche de vigne, fruits exotiques, pierres chaudes. Bouche à la hauteur, ronde, soyeuse, gourmande... Unanimité à table !
- Pour suivre, ce brouilly nature 2019, non filtré, sans sulfites ajoutés, du Domaine de la Sorbière. Inconnu au bataillon jusqu'à ce jour. Et je n'ai pas trouvé beaucoup de renseignements sur ce domaine situé à Quincié-en-Beaujolais sinon qu'il appartient à un monsieur Jacques Juillard qui aurait acquis au début du siècle cette ancienne propriétaire de la famille Pivot... À table, certains n'ont pas apprécié son côté légèrement perlant, qui donne à ce brouilly un peu sauvage une belle vivacité. Pour le reste, du gamay bien mûr, une corbeille de fruits rouges et noirs, mûres et myrtilles, une attaque qui réveille les papilles avant une bouche ronde, gourmande et une finale qui donne des envie de croquer à nouveau dedans...
- Autre lieu, autre jour, ce châteauneuf-du-pape blanc, Clos de Beauvenir 2009, de Château la Nerthe, un des plus anciens domaines et surtout « le seul véritable château » de l'appellation... selon Robert.M Parker.Jr. Quatre-vingt-douze hectares en bio, cinquante-sept parcelles, treize cépages, vendanges manuelles, rendements contrôlés, « une bouteille par pied de vigne »... voilà pour une rapide présentation de la propriété appartenant à la famille Richard. Le Clos de Beauvenir, produit que dans les meilleurs millésimes et en quantité limitée, est un assemblage de roussanne et de clairette, fermenté puis élevé plusieurs mois en fûts de chêne. Robe or vif lumineuse, nez évoquant les fruits exotiques, les amandes fraîches, les agrumes confits, les épices douces. Bouche grasse, très ronde et volumineuse. Une gourmandise !
Les petites lampées reviennent bientôt et plus régulièrement...