11 Janvier 2022
JEAN-PHILIPPE RAFFARD. « Toujours volontaire pour une virée dans le vignoble du bout de la Loire, du bout de la France, du bout de l’Europe ou du bout du monde, là où il y a des vignerons, là où il y a du bon vin. Jean Philippe Raffard n’oublie pas sa vie antérieure en marketing-communication pour lever le voile sur le commerce du vin et l’ingéniosité des marchands. » Voilà le portrait qu'ont dressé les co-rédacteurs du blog Génération Vignerons, créé en 2014 par deux copains d'enfance, notre fou de vin du jour et François Saïas. Un magazine en ligne « gratuit, totalement indépendant, sans publicité surgissante, ni bannière intrusive, ni contenu publirédactionnel »... Un peu comme ce blog des Fous de vin.
Les réponses de Jean-Philippe Raffard.
- Le déclic ? Le premier verre ? Une histoire ? Le premier verre, un pécharmant que mon père appréciait dans notre maison de Dordogne, ma mère exigeait qu’il soit coupé d’eau pour moi. Pour l’anecdote je citerai le Château Haut-Bardoulet Saint-Émilion Grand Cru, propriété de famille Baraize, des cousins, au début des années 1980. Il fallait les soutenir financièrement, alors toute la famille s’est cotisée pour acquérir un gros volume de bouteilles. Je n’ai bu que ça pendant dix ans !
- La devise ? « Un vin juste doit avoir la gueule de l'endroit et de l'année où il est né et les tripes du bonhomme qui l'a fait » Jacques Puisais, je crois. Tout est dit : le terroir, le millésime et le vigneron
- Le meilleur souvenir de dégustation ? Difficile, mes meilleurs souvenirs sont de plus en plus associés aux lieux où je déguste et avec qui je déguste. Il y a quelques années j’avais rendu visite à Henri Marionnet à La Charmoise; nous avions marché dans sa parcelle de vigne pré-phylloxérique, plantée dans les années 1850. Il m’a fait l’insigne honneur de me faire goûter sa Pucelle de Romorantin. L’émotion était trop forte, du coup mon cerveau n’a pas mémorisé grand chose…
- Cave ou armoire ? Combien de bouteilles ? Cave fraîche et bien aérée, trois cents bouteilles environ, j’ai tendance à "décaisser" en ce moment
- Les trois coups de cœur du moment ?
. The Mascot 2012, Napa Valley, 100% cabernet sauvignon, acheté en 2014 à l’aéroport de San Francisco pour 20 dollars. Il en vaut huit fois plus aujourd’hui ! « Un hédonique mélange de puissance et d’équilibre ». L’élevage en fût de chêne de l’Oregon apporte une touche sur-vanillée à laquelle nos palais ne sont pas habitués
. Le Vino Nobile di Montepulciano Avignonesi 2016, cépage sangiovese, dégusté à notre club œnologique Vertivin (Nantes). Nez délicat, épicé, belle acidité sans astringence, des tannins de velours. C’est la Toscane par le voyage des sens. Belle réussite pour 20 euros
. Le saumur Brézé 2016 de Romain Guiberteau, chenin blanc, élevé douze mois en fût de chêne, acheté au domaine (50 euros) et dégusté récemment. C’est "beurré" comme un meursault, avec en plus la tension et la longueur du chenin. Juste magnifique !