17 Juin 2021
BOURGES. Champagne pour tout le monde avec cette cuvée Autolyse Noirs et Blancs de Champagne Le Brun de Neuville, ouverte l'autre jour, au moment de changer d'heure de couvre-feu... Cette belle marque, une coopérative de deux cents dix adhérents, dont le vignoble s'étale sur une dizaine de crus, est installée à Bethon, dans la Marne, « au creux des coteaux du Sézannais ». Cette gamme, en fait l'ancienne gamme Lady de N rebaptisée il y a quelques mois, déclinée en quatre cuvées, Blanc de Blancs, Noirs et Blancs, Double Autolyse et Autolyse Rosée, fait partie d'un panel riche de champagnes de haut niveau mais parfaitement accessibles. Cette cuvée Noirs et Blancs est un assemblage de pinot noir (80%) et de chardonnay (20%) dont 8% de vins de réserve, issu du millésime 2007, avec fermentation en cuve inox et barrique de chêne, vieilli douze années et peu dosé pour être classé brut. Et pourquoi ce nom, Autolyse ? « A l'issue de la prise de mousse et lors du vieillissement en bouteille, les levures meurent progressivement et s'autolysent, libérant des micro- organismes qui vont interagir avec le vin et lui apporter gras et complexité, explique-t-on à la cave. Cette cuvée est donc un hommage à l'empreinte du temps...» Bel hommage ! Dans les verres, sous une belle robe or pâle, des bulles très fines disséminées en forme de parapluie, un nez énorme sur la cire d'abeille, les fleurs blanches, des notes fruitées et toastées, un brin d'exotisme, de raisin frais, de vent marin avant une bouche pleine de vie, gourmande, sur une longue finale fraîche, acidulée, légèrement saline... On en demanderait ! 39 euros.
- On poursuit avec un beau rosé de Château de la Jaubertie, en appellation Bergerac et en bio... Un domaine de cinquante-deux hectares de vignes et une demeure splendide inscrite à l'inventaire des monuments historiques, situés à quelques kilomètres de Monbazillac... Cette cuvée Mirabelle 2019 est un assemblage de cabernet sauvignon (70%) et de merlot (30%), provenant d'un plateau argilo-calcaire, vendangés manuellement et immédiatement pressés avant une fermentation en barriques précédant un élevage de six mois. Et tout cela donne un rosé clair, présenté dans une jolie bouteille, offrant un nez très marqué par les baies rouges bien mûres, quelques notes florales et exotiques, provenant de l'élevage sous bois. Bouche à la fois vineuse et tapissante, avant une finale très fraîche et fruitée. Rosé rare ... Environ 12 euros chez les cavistes.
- Cette série de trois, une fois n'est pas coutume, se termine dans le Bordelais, plus précisément du côté de Podensac, en pleine appellation Graves, avec cette cuvée Caroline 2018 de Château de Chantegrive, propriété de la famille Lévêque conseillée par Hubert de Boüard de Laforest. « La ligne directrice de ce grand vin blanc réside dans l'assemblage fusionnel entre le sauvignon blanc, qui va transmettre de la vivacité avec ses notes d'agrumes, et le sémillon, qui est la colonne vertébrale pour développer une complexité aromatique au fil des ans » explique Marie-Hélène Lévêque, la directrice du domaine. Vendanges manuelles, pressurage pneumatique sous azote, élevage long sur lies fines en barriques de chêne français (50% neuves) durant neuf mois... voilà, en quelques mots, pour la technique. Pour ce millésime 2018, un assemblage de sémillon (50%), de sauvignon blanc (45%) et de sauvignon gris. Sous une robe or pâle, un nez intense et plutôt floral mais relevé de notes discrètes de citron vert, d'agrumes mûrs et de fruits à noyau. Sublime bouche, après une attaque percutante, sur des fruits plutôt exotiques ou des agrumes presque confits. Finale savoureuse et très longue... Là encore, on en redemanderait. Dans les 18 euros.
Les petites lampées reviennent bientôt...