25 Mai 2021
BOURGES. Et si l'on partait en Savoie pour déguster ses vins d'altitude, bien peu connus, c'est dommage, mais qui méritent le détour. Avec trois AOP ( Rousette, Seysel et Crémant) et vingt-et-un crus répartis sur plus de deux mille hectares et quatre départements, forte d'une vingtaine de cépages, dont l'unique mondeuse, qu'elle soit noire ou blanche, l'altesse, le gringet, la jacquère (le plus répandu), la molette, le persan, la Savoie offre une palette unique de vins dans les trois couleurs. Et puis, la Savoie est aussi l'autre pays du gamay, vinifié en rouge et en rosé, comme vous l'allez voir, d'excellent rapport qualité/prix, parfait compagnon des soirées grillades estivales. J'ajoute que les vins de Savoie seront partenaires de la Paris Cheese & Wine Week qui se tiendra du 11 au 19 septembre.
On commence par cette cuvée Pure 2020 du Domaine Jean Perrier et fils, soixante-deux hectares répartis sur neuf communes, dont Les Marches, dirigé aujourd'hui par la septième génération de la même famille. Du gamay, issu d'un terroir granitique et argilo-calcaire, sur la Combe de Savoie et le nord du lac du Bourget, vendangé à la main, ayant connu une fermentation malolactique. Dans une jolie bouteille, une robe un peu corail, très claire. Dans les verres, un nez épanoui, sur la pâte de fruits acidulée, des baies rouges, des pointes florales, d'agrumes et de fines herbes. La bouche est titillée par une belle fraîcheur avant une finale légèrement épicée. Parfait pour l'apéritif. Large soif et bel été ! 6 euros départ cave.
- Gamay encore, cette fois du contrefort du massif des Bauges, sur le terroir du Torméry, dominé par son Roc, d'où le nom de cette cuvée 2020 : Sous le Roc, alt 347 mètres... signée par André et Michel Quenard à Chignin. « Vendanges manuelles précoces, pressurage doux en grappes entières afin de préserver la finesse du fruit, fermentation en cuves, clarification manuelle .» Robe un peu abricot aux reflets violines, nez très fruité, poire, burlat, orange sanguine, un peu de simples au fond du verre. Bouche d'abord acidulée voire citronnée, puis juteuse, sur les baies de jardin avant une finale gourmande. 6,50 euros départ cave.
- Gamay encore, provenant du terroir des Marches, avec ce Rosé du plaisir 2020 du Domaine des Anges, propriété depuis cinq ans de Benjamin et Gilbert Caillet. Un rosé de pressurage, vinifié naturellement avec ses levures indigènes et conservé en cuves jusqu'à la mise en bouteilles au printemps suivant les vendanges. Jolie robe brillante d'or rose, reflets saumonés, nez épatant, baies rouges écrasées, pointes fumées. Bouche évoquant la salade de fruits rouges citronnés, des notes mentholées et une légère amertume épicée et désaltérante en finale. 5,20 départ cave !
- Gamay toujours avec cette cuvée Opale de rose 2020 de la Cave des vins fins de Cruet. La vendange est ici éraflée et subit un pressurage après une légère macération de quelques heures. Robe éclatante, nez un peu perché, baies rouges, cerises, pointes d'agrumes, épices. Rondeur en bouche, sur des notes acidulées et florales, finale qui joue les prolongations. 5,70 euros départ cave.
- On quitte la Savoie pour terminer cette série de cinq avec un gris de l'AOC Coteaux-du-Vendômois, issu du pineau d'Aunis, cépage unique et rare qui donne des rosés particulièrement désaltérants. Profitant d'une éclaircie pour préparer un barbecue, on a ouvert cette cuvée Vieilles vignes d'Aunis 2020 de Charles et Florent Jumert, père et fils, à Villiers-sur-Loir. Vieilles vignes car elles sont là, sur des sols argile à silex, depuis plus de soixante ans, certaines étant plus que centenaires. La robe est légèrement pâle, reflets or gris, le nez énorme, fruits blancs et rouges mêlés, un peu de feuilles de citron froissées, du poivre blanc, subtil, que l'on retrouve en bouche, à la fois vineuse, tonique et fraîche. Un moment de vrai plaisir pour 5,50 euros...
Les petites lampées reviennent bientôt...