4 Novembre 2020
BOURGES. Puisqu'on ne peut plus partager de flacons avec les copains... Mais que boire un canon, c'est sauver un vigneron, comme on peut le lire sur les réseaux, continuons d'acheter du vin et faisons sauter les bouchons ! À l'heure de préparer le dîner, j'ai ouvert l'autre soir ce chablis Dame Nature 2018 de La Chablisienne, une cave qui représente à elle-seule près du quart de la production de chablis, avec un vignoble qui s'étale sur 6.800 hectares et vingt communes. Pour cette cuvée, le chardonnay est issu de vignes d'une vingtaine d'années cultivées en bio. Élevage sur lies fines pendant neuf mois en cuve. Robe or pâle, brillante, nez joliment expressif, élégant, fleurs et fruits, aubépine et poire, notes citronnées. Grande fraîcheur en bouche, des pointes crayeuses, avant une longue finale éclatante. 14 euros chez les cavistes.
- Avec des huîtres, rapportées de Ré par des amis, avant le confinement, ce sancerre Domaine des Émois 2019 du Domaine Joseph-Mellot, un sauvignon issu d'une petite parcelle de caillottes, cultivée en agriculture biologique. Élevage sur lies fines en cuve inox. Robe or, nez mêlant des fragrances de citron, d'herbes, de pêches sur une légère touche exotique que révèle une bouche équilibrée, ample, jusque dans la finale. Pas mal du tout avec les huîtres charnues et iodées. 21 euros sur le site.
- Il n'y a pas de saison pour le rosé ... Ici, à l'heure de l'apéro, la cuvée La Muse 2019, du Domaine Jean-Michel Sorbe, propriété de la maison Joseph-Mellot. Son gris de Reuilly est proposé dans une bouteille disons... élégante, qui pourrait trouver sa place dans un rayon ... parfumerie. Une robe légère et pâle aux reflet gris, un nez sur un parterre de fleurs poudrées, des notes fruitées, brugnon mûr. Attaque vive, bouche acidulée et fraîche, longueur élégante. Dans les 11 euros.
- Les chasseurs ont donc le droit d'aller flinguer le gros gibier mais nous n'avons pas celui d'aller chercher des champignons puisque la première forêt se trouve à plus de dix bornes de la maison. Heureusement, on a fait le plein avant le confinement, et la veille encore des annonces de Jupiter... Et on a donc, ici, de l'avance pour cet hiver. En cuisinant une petite poêlée de bouchons de champagne, qui allaient accompagner des travers de porc, j'ai débouché ce saint-pourçain d'une maison qu'on aime bien, le Domaine Laurent, la cuvée Calnite, dans le millésime 2013. Calnite où quand le calcaire rencontre le granit ! C'est un assemblage de pinot noir et de gamay, dont je ne connais pas les proportions. La robe est rubis, légère nuances tuilées, le nez décline des notes de fumé, d'épices, de baies noires mûres. Belle attaque, vive et riche, le fruité se révélant sur les notes de graphite et de feuilles mortes, belle longueur. 7,50 euros sur le site.
- Vous allez dire que c'est une obsession ! Ben oui, presque. J'en rêve la nuit et j'enrage de ne pas pouvoir aller me balader en Sologne avec mon panier et mon couteau ... Donc, encore des cèpes à cuisiner cette fois en compagnie d'un saint-émilion Grand Cru 2005 du Clos des Jacobins, où j'ai eu le plaisir de faire une verticale dans une autre vie... Ce millésime est un assemblage dominé par le merlot (75%) associé au cabernet franc, élevé dix mois en fûts dont 90% de bois neuf. La robe est grenat foncé, le nez incroyablement riche, baies noires et rouges mûres, notes chocolatées, des épices et du marc de café, un soupçon de violette. Les fruits éclatent en bouche, sur une belle rondeur et une matière encore croquante, avant une finale époustouflante ! Joli flacon pour se remonter le moral ...
Les petites lampées reviennent bientôt...