27 Juillet 2020
BOURGES. Retour des petites lampées, après plusieurs semaines de pause volontaire. Le virus, le manque d'entrain, peu de sorties, peu de repas de copains, l'été, le rosé, toussa... Reprise en douceur avec quelques flacons dégustés ces derniers jours. D'abord des bulles d'une maison qu'on apprécie ici, Champagne Cazals, à Mesnil-sur-Oger. Un blanc de blanc, du chardonnay donc, pour ce millésime 2010 dosé à sept grammes, particulièrement flatteur. Joli cordon de bulle fines, robe dorée, nez aromatique et fleuri, un peu de poire, quelques notes citronnées, également présentes en bouche, vive et fraîche comme un torrent de montagne. Idéal pour se mettre en appétit... Dans les 37 euros.
- Des bulles encore, avec ce champagne rosé de la Maison Chassenay d'Arce, qui regroupe quelque cent trente familles exploitant 315 hectares de vignobles de la Côte des Bar. Cette coopérative exemplaire vient de lancer de nouveaux habillages (photo çi-dessous), « signe de sa nouvelle identité », voulue par le nouveau directeur Manuel Henon, arrivé en début d'année. Assemblage de pinot noir ( 60%), de chardonnay (33%) de pinot meunier (5%) et de pinot blanc, issus de plusieurs vendanges, ce rosé dosé à dix grammes a vieilli quatre ans en bouteille sur lies avant d'être commercialisé. Une robe corail et un cordon dense de bulles fines, le nez dominé par les baies rouges, des notes d'abricot confit, d'orange sanguine, de cardamome, de fleurs blanches, tout cela restitué en bouche, souple, ronde avant une finale acidulée. Dans les 24 euros.
- Un sancerre pour escorter ce pain de lotte aux salicornes avec cette sublime cuvée l'Original 2014 de la Maison Joseph-Mellot. Du sauvignon, évidemment, issu d'u terroir d'argiles à silex et de vieilles vignes, une trentaine d'années, élevé sur lies fines en cuve inox pendant onze mois et présenté dans un joli flacon gravé. Robe paille aux reflets émeraude, nez explosif, des agrumes, du kiwi, des fruits exotiques, des pointes de fumée et de curry. La bouche est à l'avenant, riche et bavarde, le gras accompagnant à merveille une acidité rafraîchissante, avant une longue finale sur des notes de citron bergamote et de fleurs blanches.
- Il a pris dix ans mais pas beaucoup de rides... On a ouvert l'autre soir, sur des côtelettes de canard grillées, ce haut-médoc 2010 de Château Lamothe Bergeron. Un assemblage de merlot et de cabernet à parts égales, me semble-t-il. « Après un 2009 aux accents baroques, 2010 est un grand millésime classique » indique le château. De fait, robe grenat sombre, un nez marqué par les baies mûres, quelques notes de vanille et de torréfaction, bouche gourmande, ronde et suave, sur des tannins tout en délicatesse. On aurait pu le garder encore un peu... mais c'était une orpheline !
- Pour changer du gris de Reuilly de l'ami Jacques Vincent, traditionnel compagnon des étés berrichons, un bandol 2018 du Domaine la Suffrène, un vignoble familial de soixante hectares, morcelé en une centaine de parcelles. Robe brillante, légèrement orangée, des fleurs d'agrumes et des fruits blancs au nez, une belle fraîcheur en bouche, très ronde et souple, sur une finale légèrement épicée et persistante. Un bandol sympa, quoi, aussi sympa que cette soirée BBQ partagée chez des amis de longue date...
Les petites lampées reviennent bientôt...