30 Décembre 2019
BOURGES. Des blancs, que des blancs pour terminer l'année et annoncer la suivante et ce mois de janvier dont on disait jadis, qu'il était le mois du blanc. On parlait du linge de maison ...
On commence par un savagnin, un château-chalon, une des cinq appellations Vin jaune du Jura, provenant du Domaine Chalandard, à Le Vernois. Millésime 1993 ! Vingt-six ans de cave et pas un « pet' de jeu » comme dirait l'ami Jacques. On avait ouvert le clavelin, bouteille de soixante-deux centilitres, née au XIIIe siècle, spécifique au Vin jaune, dans la matinée, pour une dégustation en soirée, autour d'un foie gras bien poivré... Un bouchon impeccable, une robe dorée magnifique, un nez exubérant entre curry, safran, noix, herbes aromatiques, gentiane, sur lequel on resterait penché des heures. La bouche est à la hauteur, enrobante, fluide, de la noix, retour des notes de curry, des épices douces. Et une finale interminable sur un brin de fraîche acidité. Bref une pure merveille. M'en reste-t-il en cave ? Plus de ce millésime en tout cas.
- Changement de registre avec ce blanc 2018 de Mas de Daumas-Gassac, un IGP Saint-Guihem-le-Désert (Hérault), ouvert sur un superbe saumon gravlax maison. Les cépages ? Viognier (35%), petit manseng (22%), chardonnay (16%), chenin blanc (10%), le reste, 17%, en cépages rares, bouboulenc, petit courbu, muscat Ottonel, muscat petit grain, muscat d'Alexandrie, gros manseng, sémillon, sans oublier quelques autres venus de loin. Quel cocktail ! Résultat, un vin en ... or, exhalant de douces notes florales mêlées à des agrumes, des fruits jaunes, des touches de menthe sauvage. La bouche est à la fois tendue et souple, exubérante et fraîche, et la finale d'une grande élégance. Que du plaisir.
- Blanc de Provence, pour suivre, avec cette cuvée Clos de Madame 2018 de Château Rasque, ouverte à l'apéritif sur des tapas maison. « Un assemblage de rolle et d'ugni blanc à parts égales, provenant d'un sol argilo-clacaire très caillouteux », indique le domaine. Très jolie robe brillante, nez délirant sur les fleurs blanches, les fruits jaunes, des notes d'herbe juste coupée, d'amande fraîches. La bouche est riche, élégante, fraîche, gourmande et la finale dynamique. Un régal, là encore, dans un autre registre.
- Dans les précédentes lampées il était question de boudin et des Berrycuriens... dont nous avions goûté la cuvée Pierre de Quinciite 2014 et le pinot gris 2016. On a ouvert cette fois-çi leur quincy 2009 sur des huîtres... Dix ans de cave ont une fois de plus bonifié ce sauvignon, d'une belle robe claire, même si de légères notes d'évolution sautent au (premier) nez. Pour le reste, un vrai plaisir, une belle vivacité, du citron, des agrumes, des fruits blancs bien mûrs, des touches d'exotisme, avant une jolie finale encore pleine de fraîcheur, sur de légères notes végétales. Les huîtres lui allaient bien ...
- On termine cette blanche petite balade en Alsace avec cette cuvée la Griffe du Diable 2018 de la Cave de Pfaffenheim. Du riesling, que du riesling, provenant de terres calcaires, qui va bien avec coquillages et crustacés... Belle robe un brin pâle, nez floral, des notes de mélisse froissée, des fruits blancs, des agrumes que l'on retrouve en bouche dans un délicat cocktail d'arômes avant une finale revigorante comme le temps de cette fin d'année que je vous souhaite heureuse et bien... accompagnée.
Les petites lampées reviennent... l'année prochaine !