25 Novembre 2019
BOURGES. D'abord sur le jeune fenouil, chair de tourteau, caviar puis sur la langoustine de casier, cuite et crue, jus de tête et butternut, ce pibarnon blanc 2018 a bien joué sa partition. Oui, nous aurions pu choisir un autre vin, d'une autre région, un des nombreux bourgognes proposés, chers, très, très chers... sur l'énorme carte de ce triplement étoilé Michelin. Mais puisque nous étions en pleine appellation Bandol, nous avons choisi de boire local ... Donc, Château de Pibarnon. Une des maisons les plus emblématiques de l'appellation. Pour certains d'entre nous, c'était la première fois que nous dégustions le blanc. Belle surprise. L'assemblage ? « De la clairette pour 55% et du bourboulenc, 30%, auxquels sont assemblés des cépages divers », annonce le sommelier. Et ? Robe coruscante, nez délicat, des fleurs et des fruits blancs, un peu d'agrumes, une attaque en velours, une bouche grasse et ronde. Du bonheur.
- Local encore, pour la suite, avec ce bandol rouge, Cuvée Le Jardin du soleil 2005 de Château d'Azur. Du mourvèdre (80%) associé au grenache (10%) au cinsault et à la syrah, à parts égales, élevé en barriques. Robe très sombre, nez puissant, fruits et épices en concert, un peu d'humus et de cuir. En bouche, ça tient sérieusement la route après quatorze ans de cave ... Puissance, notes épicées, tanins fondus et fins. Parfait sur la cote d'agneau rôtie, son ail noir, ses épices douces et son beurre fumé...
- Sur les desserts, figue rôtie glace au miel de châtaignier corse ou framboises adoucies à la vanille, cette cuvée Le Lointain 2018 signée Myrko Tépus, vigneron nature à Esparron-de-Pallières, dans le Var. De l'ugni blanc et du chardonnay, nous dit-on, proportions inconnues... Tout comme le vigneron. Quelques mots sur lui, trouvés sur internet. Fils de marchand de vin, Myrko, d'origine italo/yougoslave, a créé en 2017 son domaine baptisé Le Grand Adret, douze hectares cultivés en agriculture biologique, vinification naturelle, levures indigènes, pas de collage ni d'enzymes. Et donc une robe claire un peu trouble, un nez sur le raisin frais, une attaque un brin frizzante et un vrai plaisir en bouche, fraîche, un peu acidulée, finale salivante...
- Autre jour, autre lieu, autre blanc... mais encore de l'ugni dans cette cuvée C.R.I des hirondelles 2018 de Château Saint-Martin des Champs, dont a déjà évoqué quelques vins ici. Ce C.R.I est un blanc moelleux, en IGP Pays d'Oc, assemblage de l'ugni et du colombard, provenant de sols argilo-calcaires. Vinification ? « Vendanges nocturnes, débourbage et fermentation sous froid, , élevage de cinq mois en cuves sur lie fines, stsatbilisation tartrique par le froid, légère filtration avant la mise en bouteille ». Donc ? Robe dorée, nez sur les fruits confits, exotiques ou pas, bouche très onctueuse, finale longue sur des notes muscatées. Osez-le à l'apéritif, bien frais... Dans les 7 euros.
- Petit clin d'œil à tous les pisse-froid et les grincheux qui dérversent leur bile sur le beaujolais nouveau dès que troisième jeudi de novembre est venu, et qui probablement font le plein, dans des pousse-caddies, de bouteilles à cinq euros... Goûté l'autre jour sur un marché de Bourges, ce primeur de Nathalie Banes baptisé New-New et doté dune jolie étiquette, tête de cheval et oiseau stylisés. Un des meilleur beaujolais nouveaux parmi la quinzaine que j'ai goûtée la semaine dernière. Je ne sais pas grand chose de cette vigneronne sinon qu'elle est la compagne de Julien Merle, également vigneron, et que le couple est installé à Légny, dans le sud de l'appellation. « Ici, c'est bio, la chimie est proscrite, les vinification se font sans intrants avec un minimum de sulfites » explique le caviste ambulant Thierry Lapoire. Résultat ? Un jus d'une étonnante pureté, un gamay frais, fruité, croquant, joyeux, loin des beaujolais amyliques et acides qui circulent sur certains comptoirs... Oui, ça vaut 11 euros, mais on se régale.
Les petites lampées reviennent bientôt...