1 Mars 2019
BOURGES. Ces premières lampées de mars débutent dans le Sancerrois avec ce millésime 2017 du Domaine des Coltabards, sept hectares sur les terroirs argileux de Ménétréol-sous-Sancerre, propriété de la Maison Joseph-Mellot depuis 2007. Dix ans plus tard, ce sancerre blanc vient d'être récompensé par un prix d'excellence au Concours général agricole... Dégusté l'autre soir sur un dîner japonisant, gambas, algues et crevettes séchées en bouillon dashi; duo de maquereau mi cuit et mochis à la prune roulés dans une poudre de thé matcha ... Pour des accords quasi parfaits. Derrière une robe or aux reflets d'un vert tendre, un nez épatant de sauvignon mûr, à la fois floral et fruité, plein d'élégance, des agrumes et des fruits exotiques. En bouche, une vivacité et un gras qui ont bien escorté le maquereau. Finale croquante et fraîche qui donne envie de refaire le plein ... Dans les 12 euros.
- À l'apéro, sur des escargots petits gris à la crème d'ail des ours, ce rosé, cuvée La Violette 2018, de Château de la Clapière, à Hyères-les-Palmiers, Cru classé de Provence, propriété des Domaines Fabre. Un assemblage de cinsault (45%), de grenache (31%) et de syrah, provenant de terroirs argilo-calcaires. Robe élégante, d'un beau rose pâle, nez complexe, très causant, les effluves florales côtoyant des notes de fruits rouges. Attaque séduisante, bouche fraîche, ronde, ample, délicate, du fruit et quelques légers amers, finale très persistante, discrètement épicée et iodée. Dans les 14 euros. Le nom de cette cuvée est lié à une joli histoire... En 1892, la Reine Victoria, en visite dans la région, rencontra au cours d'une promenade une jeune fille qui lui offrit un bouquet de violettes... La jeune fille, également prénommée Victoria, était la grand-mère d'Henri Fabre...
- On a déjà bu avec les copains les vins d'ÉLian Da Ros, vigneron à Cocumont, en Côtes du Marmandais, dont les vignes sont en biodynamie depuis 2002. Chante Coucou 2008 est une fois de plus une réussite. Cet assemblage de merlot (59%), de cabernet sauvignon et de malbec à parts égales, et d'une pointe de syrah, tous vinifiés et élevés séparément, mis en bouteille sans collage ni filtration quatre ans après la récolte, est doté d'une belle robe sombre, d'un nez complexe, baies noires, notes de cuir, épices, humus, garrigue. Bouche suave sur des tannins fondus, qui roulent sur la langue, à la fois riche et fraîche, finale explosive et très fruitée ... Le coucou enchante !
- Chez des amis, ce chassagne-montrachet, Vieilles Vignes 2016, du négociant David Moret, installé à Beaune depuis le début de ce siècle... Autodidacte, David Moret s'est spécialisé dans la vinification de bourgognes blancs issus de grandes appellations. Un peu jeune, peut-être, ce 2016, mais bien bâti, sur une robe or, un nez complexe, très chardonnay, des fleurs et du beurre d'amande, des notes pâtissières, de grillé, tout cela se mariant joliment en bouche, à la fois ample et énergique, avant une finale un peu pierreuse. Parfait sur le dessert, les copains !
- Changement complet de registre avec ce pessac-léognan 2006 de Château Pont-Saint-Martin, propriété, depuis 2013, des Domaines Rodrigues-Lalande. Les cinq hectares de Château Pont-Saint-Martin, sur la commune de Pessac, voisinent avec les châteaux Malartic-Lagravière, Fleuzial ... Ce 2006, ouvert l'autre soir sur les fromages ... est donc probablement l'œuvre des anciens propriétaires. Nous sommes sur un assemblage de merlot, cabernet sauvignon et cabernet franc. Malgré son âge, ce rouge à la robe rubis foncée, propose un nez plutôt frais, sur les baies sauvages, escortées de pointes épicées. La bouche est simple, un peu souple, la finale un peu fuyante mais fraîche ...
Les petites lampées reviennent bientôt...