18 Juin 2018
BOURGES. Il me reste encore quelques flacons de l'époque Gasqueton, la famille propriétaire pendant plusieurs générations de Château Calon Ségur, troisième Grand Cru Classé de Saint-Estèphe. Dont ce 2002... Les cent dix hectares incluant cinquante-cinq hectares de vignes d’un seul tenant, encerclées par un mur datant au moins du XVIIIe siècle, ont été rachetés en 2012, un an après la mort de Denise Capbern-Gasqueton, par un groupe d'assurances qui a également acquis Château Capbern... Depuis, beaucoup de choses ont changé à Calon, trente millions ont été investis dans les vignes, le chai, la restauration de la chartreuse et le cuvier nouvelle génération. Les étiquettes, qui ont conservé le cœur, on été modernisées. Et les prix ont évolué... Alors, ce 2002 ? Un assemblage de cabernet sauvignon (65 %) et de merlot. Belle robe rouge très foncée, nez fabuleux sur les baies noires confiturées, des épices, des notes de sous-bois après l'orage, une pointe floral, une autre de tabac... La bouche est corsée, riche, soyeuse, la finale relève d'une bénédiction... Comme le disait le marquis de Segur, « mon cœur est à Calon... »
- On reste dans le coin mais on passe de Saint-Estèphe à Margaux, avec ce 2011 de Château Issan, dont j'adore la modeste devise : « Pour la table des rois et l'autel des Dieux. ». Parce qu'il le vaut bien ... Là encore un assemblage de cabernet sauvignon (61%) et de merlot, élevé dans des barriques neuves pour moitié. Robe grenat foncé, le nez sur les fruits mûrs, des notes de grillé, d'épices douces, de cacao, d'humus. Attaque vive, tanins encore très présents, de l'ampleur et de la puissance, longue finale. Incontestablement un vin à garder quelques années en cave...
- On change de région, direction les Terrasses du Larzac, avec le Domaine du Mas Jullien, près de Jonquière. Olivier Julien, qui créa le domaine en 1985, était également présent au Salon des gens de métier, l'autre jour, à Paris, avec plusieurs de ses vins. Dont ce petit nouveau, la cuvée Le Trèscol, issue d'une parcelle de quatre hectares en IGP Aveyron. Du gamay, pour 60%, assemblé au cabernet sauvignon, 30% et à la syrah, issus de vieilles vignes sauvées de l'abandon. L'étiquette, originale, est aussi l'œuvre du vigneron ... Robe brillante, nez très vineux, sur les fruits rouges, la bouche, fluide, propose une belle mâche, fruitée, sur les herbes sauvages et les épices, comme si le cabernet et la syrah rehaussaient le fruit si particulier du gamay... Longue finale joyeuse. On en veut !
- On ne peut pas aller dans le Gers sans boire un vin du Domaine de Pellehaut, qui comme l'annonce dans son accent chantant, le bistrotier de Cologne, « fait des vin(gt)s d'un exxxcellllent rappor(e)t qualité/prix. » Je confirme... Autour d'un apéro jambon/fromages, cette cuvée Harmonie de Gascogne 2013. Un assemblage de merlot, tannat, syrah, cabernet sauvignon, malbec et pinot noir.... D'un joli rouge brillant aux légers reflets violets. Le nez sur les baies rouges écrasées, mûres, myrtilles, quelques notes épicées, cacaotées. Bouche ample et fraîche, presque friande. Moins de vingt euros sur table !
- Bon je reviens et termine cette série avec le Salon des gens de métiers ... Parmi les domaines présents, le célèbre Clos Rougeard, appellation Saumur-Champigny. Vous avez probablement lu dans les gazettes pinardières que ce petit bijou avait été vendu à prix d'or, l'an dernier, à Martin Bouygues... Deux ans après la mort de Charly, le frère de Nady... lequel reste aux commandes du domaine. Beaucoup (trop) de monde autour de lui, dans le Salon Wagram, la rançon du succès, pour pouvoir s'attarder et goûter dans de bonnes conditions les cuvées Le Bourg et Les Poyeux, issues du cabernet franc, proposées dans les millésimes 2013, 2014 et 2015... Si un jour, une autre occasion se présente ...
Les petites lampées reviennent bientôt...