10 Mai 2018
BOURGES. La magnifique balade commentée, sur le thème du siège du Sancerre et des guerres de religions, organisée l'autre dimanche par les Berrycurieux, grand soleil et vent frais, s'est achevée par un pique-nique sous les ombrages d'un beau jardin de Verdigny. Pas mal de bouteilles partagées, dont quelques sancerres 1992 de haute tenue, sortie d'une cave familiale, un vouvray sympa, des beaujolais ... Mais aussi, à l'heure de l'apéro, le gris de Reuilly 2016 des BerryCuriens, dont j'ai déjà causé ici, et leur quincy blanc La BerryCurienne 2017, tout juste mis en bouteille... Le raisin étant rare l'an dernier dans les vignobles de Quincy, Guillaume Sorbe, qui vinifie les vins des moines depuis leur départ, l'an dernier, du Sentier du vin*, à Brinay, a décidé d'assembler le jus des vieilles vignes à celui des jeunes. Résultat, un quincy tout en rondeur, se présentant sous une robe très claire, presque blanche, sur un nez élégant, fin, floral, jasmin discret, du cédrat râpé et des agrumes, une pointe de genêt. Attaque franche, du fruit blanc, une légère amertume et une longueur gourmande... 9,90 euros.
* Pour l'heure, les BerryCuriens n'ont plus de site. Leurs vins sont notamment vendus 9, route de Boisgisson à Preuilly. Tél. 06.14.55.72.58.
- Un randonneur avait également apporté dans sa besace cette cuvée Line & Laëtitia 2012, un minervois La Livinière du Domaine Piccinini, assemblage de syrah (40%), grenache (40%) et mourvèdre, issus de vieilles vignes. De la technique et des commentaires du domaine ? » Vendange manuelle non foulée, macération de longue durée à basse température, oxygénation par remontages contrôlés après refroidissement, afin d'obtenir des tanins doux et soyeux, mise en bouteille et conservation en chai thermorégulé après élevage en fûts de douze mois. » La dégustation ? Robe très sombre, nez sur les fruits noirs, la gelée de groseilles, de la richesse et des épices, des notes florales. Bouche très riche, attaque ronde et soyeuse, du fruit en-veux-tu-en-voilà, du poivre blanc et une finale désaltérante sur des notes de violette...
- On va encore me reprocher de causer des vins de Gérard Bertrand, si, si c'est arrivé... Au nom de quoi ? Bref, sur la table ce soir-là cette cuvée Hédonism(e) 2017, dont on avait goûté ici l'an dernier le 2016... Un corbières, assemblage de grenache et de mourvèdre. Technique et commentaires du domaine ? « Les différents cépages sont récoltés séparément dans l’objectif d’arriver à l’optimum de maturité pour chacun. Les vinifications sont de fait réglées de façon à respecter les caractéristiques propres des cépages et les capacités des terroirs. La récolte est mécanique avec trieur embarqué. Les raisins sont égrappés, refroidis à 8°C et envoyés dans le pressoir afin d’en extraire le mout rosé. Une attention toute particulière est apportée au pressurage de façon à ne conserver que les premiers jus les plus qualitatifs. Les jus sont ensuite débourbés plus ou moins selon le profil aromatique souhaité. Les fermentations durent entre quinze et plus de trente jours selon le degré de clarification et la température appliqués. La particularité de ces vinifications réside dans l’attention portée à la couleur et à la pureté aromatique des vins. Enfin, après un léger collage, la mise en bouteille a lieu assez précocement afin de préserver le caractère frais et fruité des vins. » Dégustation ? Robe claire, sirop de fraise à l'eau; nez fruité, groseille maquereau; floral, un peu bonbon; épicée. Belle fraîcheur en bouche après une attaque vive et acidulée, longueur fruitée et gourmande. Moins de 9 euros.
- Rosé encore avec cette cuvée Original 2017, AOP Côtes-de-Provence, d'un nouveau domaine baptisé Ultimate Provence, dans le golf de Saint-Tropez. Technique ? « Assemblage de syrah et de rolle. Les raisins sont récoltés de nuit et sont immédiatement pressés car très colorés naturellement. Un débourbage statique au froid permet de lancer les fermentations sur un jus clair. La température de fermentationest d’environ 17°C. L’élevage de quelques mois s’effectue sur lies fines encuves inox thermo-régulées. » Dégustation ? Jolie bouteille et étiquette classieuses, robe très pâle, presque blanche, nez riche, un peu poudré, du miel, des fruits exotiques. Attaque très fruitée, bouche élégante et ronde, sur une longueur à la fois iodée, herbacée et épicée. Dans les 19 euros... quand même !
- On termine par un rouge, dégustée dans le Sud, chez des amis. et sur la route de l'Espagne... Un côte-de-gascogne du Domaine de Herrebouc, en agriculture biologique, avec cette cuvée La Tour de Herrebouc 2009, un assemblage de cabernet sauvignon et de merlot élevé vingt-quatre mois en fûts de chêne. Et ? Bouteille longue et élégante, étiquette originale, robe très sombre, nez sur les baies noires confiturées, des épices comme du poivre et de la cardamome, bouche très riche, voire musclée, pleine de caractère, sur des tanins fondus et caressants et une finale persistance laissant le palais en joie !
Les petites lampées reviennent bientôt...