17 Juillet 2017
BOURGES. Les petites lampées reviendront aux rosés dans quelques temps. Pour l'heure, place à quatre bordeaux, dégustés ces derniers jours avec des Fous de vin. L'autre soir, autour d'un canard dans tous ses états, côtelettes grillées, pavés saignants, copeaux de foie gras, tagliatelles de courgettes vertes et courgettes spaghetti, on a d'abord ouvert un listrac 2011de Château Fourcas-Hosten, avant de passer à un saint-estèphe 2001 de Château Calon-Ségur... Parce que les copains le valent bien !
Fourcas-Hosten, propriété de Renaud et Laurent Momméja depuis une dizaine d'années, c'est d'abord quarante-cinq hectares de vignes mais aussi une magnifique chartreuse « nichée au coeur d’un parc de trois hectares, à l’ombre du clocher de l’église romane du village de Listrac », qui a donné son nom à l'appellation. C'est aussi un œnologue conseil réputé, Éric Boissenot. « Le fait marquant de ce millésime, explique-t-il, aura été la restructuration et mise en jachère de neuf hectares. En se concentrant sur les trente-six hectares restants, l'équipe a donc pu effectuer un travail encore plus précis et soigné. Cela lui a permis de prendre des risques et d'attendre la maturité optimale pour vendanger chaque parcelle, chaque rang, lot par lot.» Résultat, un bel assemblage de merlot (51%°), de cabernet sauvignon (47%) et de cabernet franc, très aromatique, habillé d'une belle robe dense, sur un nez de baies sauvages, de notes épicées et florales, des pointes de grillé. Beaucoup de volume en bouche, délicate et souple, quelques aspérités, retour des fruits, avant une finale fraîche et élégante. Dans les 16 euros. À encaver...
Un cœur gros comme ça et pas seulement sur l'étiquette ! Voilà des mois que j'avais promis d'ouvrir ce calon 2001 et nous n'avons pas été déçus. Ce millésime remonte à l'époque où le domaine appartenait à la famille Gasqueton, également propriétaire de Château Capbern- Gasqueton. Les deux domaines ont été rachetées en 2012 par la société Suravenir, filiale du groupe Crédit Mutuel Arjéa... Ce 2001 est un assemblage de cabernet sauvignon (65%), de merlot (30%) et de cabernet franc, provenant d'un des plus beaux terroirs de Saint-Estèphe. Le bouchon était dans un état de conservation remarquable. Derrière une robe très sombre, un nez élégant sur les fruits rouges, mêlées à des notes d'épices discrètes, un peu de tabac blond. Retour des fruits et de notes de réglisse en bouche, souple, caressante, veloutée, ample, avant une longue finale suave. Vraiment un amour de vin !
- Et comme il faisait encore un peu soif, zou, un autre 2011, un Cru bourgeois du Haut-Médoc, de Château Clément Pichon, propriété de Clément Fayat. Si vous passez par là, ne manquez pas le bâtiment Renaissance, reconstruit à la fin du XIXème siècle, un des plus grands châteaux du Médoc. Ce 2011, dominé par le merlot assemblé aux deux cabernets, élevé douze mois en barriques, dont 40% de neuves, se présente sous une jolie robe d'un rouge soutenu. Un nez sur les baies mûres, la cerise noire dominant, avant des notes florales, des pointes de sous-bois. La cerise noire confite est de retour en bouche, escortées de notes de grillé, la finale manque peut-être de panache et de fraîcheur. Pas mal, mais nous n'avons pas été non plus complètement sous le charme. 14,50 euros.
- Et, pour finir, un 2012, un saint-estèphe, de Château Cos Labory, dix-huit hectares sur la colline de Cos, propriété de la famille Audoy. Un vin dominé par le cabernet sauvignon (60%) assemblé au merlot avec un élevage en barriques dont la 50% neuves. Servi un peu trop frais et très fermé au premier verre. S'ouvrant lentement, sur du raisin mûr, des fruits noirs, des notes florales, des notes de cacao et de prunes mûres. Itou en bouche, un peu revêche à la première lampée, avant de s'arrondir pour s'achever sur une finale épicée et salivante. À attendre, sans aucun doute. 28 euros.
Les petites lampées reviennent bientôt...