21 Juin 2017
BOURGES. Chaud devant ! Alors que l'été vient tout juste de débarquer au calendrier, il fait, depuis plusieurs semaines déjà, un temps à boire ... À boire de l'eau ! Et du rosé ... Le soir, à l'apéro, à l'ombre des fruitiers, au dîner, avec de fraîches salades de saison. Et tout simplement quand il fait soif ! Bon, vous pouvez "petites-lampées" avec modération, c'est recommandé !
Boire des rosés de l'année c'est bien, boire des rosés d'un an voire deux ans, c'est souvent mieux et tester, goûter des rosés de quelques années ce n'est pas mal non plus. Tenez, l'autre jour, après avoir chargé nos coffres de quelques cartons de son pinot gris 2016, très bon, très fin, pas trop exubérant, fruité, désaltérant, Jacques Vincent, nous a ouvert un 1999 ! Vi, un gris de dix-huit ans ! Ça existe et c'est toujours très bon, dans un autre registre que le vin de l'année, bien sûr. Sur une robe orangée, un nez fantastique et complexe, des notes d'évolution, d'abricot confit, de coing, de feuilles mortes et une bouche ronde, un peu d'acidité en son milieu, retour du rancio, de l'abricot confit, avant une finale qui raconte un bout de vie ...
- Pour la suite de ces Petites Lampées, je vous propose de partir vers le Sud, la Provence, les cigales... avec cette jolie cuvée Villa Roca 2016 du Moulin de la Roque, un groupement de quelque deux cents vignerons, qui vinifie notamment des bandols. Cette Villa Roca est un AOP Côtes de Provence. Un assemblage de grenache (55%), cinsault (40%) et syrah, se présentant sous une jolie robe pâle, légèrement saumonée, aux reflets gris clairs. Un nez riche, intense sur les baies, les fleurs, un peu de rose anglaise, des notes exotiques qui pourraient traduire un passage sous bois. La bouche est dans le même ton, avec un joli volume, des notes poivrées et une finale fraîche... Joli flacon. Dans les 9 euros.
- De l'autre côté du Rhône, direction Châteauneuf-du-Pape où se love le Clos Saint-Michel de Franck et Olivier Mousset. Cuvée Caladoc, comme le cépage du même nom, croisement du grenache et du malbec, vinifié à base température. On avait goûté ici même, l'an dernier, le 2015. Pour ce millésime, une robe toujours très pâle, un nez délicat et floral, un peu de baies sauvages. La bouche est vive, salade de fruits rouges frais escortée de notes d'agrumes. Finale longue sur de discrets amers qui font de ce rosé un vin agréable et désaltérant. Dans les 13 euros ...
- Retour en Provence avec cette cuvée Les Deux Anges du Château de l'Escarelle, en AOP Coteaux Varois. Un assemblage de syrah, cinsault, mourvèdre et grenache provenant de cailloutis calcaire. Robe délicate et pâle, nez suave et très floral, bouche très ronde, riche, ample, avec un retour des fruits rouges et de notes fleuries. Longue finale élégante qui incite à revenir à la source... Dans les 14 euros.
- On termine cette série par un flacon signé Gérard Bertrand qui vinifie dans son Château de la Soujeole, ce Grand Vin ( c'est le nom de la cuvée ! ) « biodynamique » en appellation Malepère, délimitée à l'Ouest par Castelnaudary, à l'Est par Carcassonne et au Sud par Limoux. Les cépages ? Cabernet franc, merlot et malbec pour l'assemblage. Derrière une belle robe brillante un nez un peu entêtant évoquant les fruits rouges, le bouquet de fleurs printannières, la poudre de riz... et le bois précieux ! La bouche est dans le même style, ronde et très ample, évoluant vers une finale un peu lourde, des amers et des notes poivrées. Ce Grand Vin, issu d'une sélection des « meilleurs fûts du château », conviendra aux amateurs de rosés boisés très exubérants... Peut-être faut-il l'encaver et, pour en revenir au début de ces petites lampées, le ressortir dans ... dix-huit ans ! À 25 euros le flacon, c'est peut-être un placement !
Les petites lampées reviennent bientôt...