9 Décembre 2016
BOURGES. La Ficelle de Saint-Pourçain a fêté son trentième anniversaire ! J'imagine que ses nombreux admirateurs... qui ont glougloument vidé leur verre, samedi, salle Mirendense, pour fêter l'évènement, connaissent l'origine de cette tradition : en 1487, un tavernier de la commune décida d'utiliser une ficelle dans ses pichets pour mesurer la consommation de ses clients et leur faire payer le bon prix...
Depuis trente ans, la bouteille qui reçoit le breuvage vinifié par l'Union des vignerons de Saint-Pourcain, la coop locale, est illustrée par un dessinateur. Que des mecs, dites donc ... Signe des temps, cette année, pour les trente ans, c'est une dessinatrice qui a été choisie : Camille Besse. Une trentenaire... Et une "ancienne" de Charlie-Hebdo, qui a aussi collaboré à l'Humanité.
Et le vin ? Assemblage de gamay et de pinot noir. Un « rouge joyeux », de mâchon et de copains, qui est au vin de l'appellation ce que le bojo nouveau est à celle du Beaujolais. ... Nous autres avons préféré le Blanc Premier, heureux mariage du fameux tressallier et du chardonnay, fleuri, plein de fruits blancs, gouleyant et gourmand... Le blanc et le rouge sont en vente dans les six/sept euros...
- Bon, évidemment rien à voir avec ce blanc du Domaine Grosbot-Barbara, dégusté, le soir même, dans une ville d'eau, chez un Fou de vin et de cuisine, qui nous avait préparé une potée aussi auvergnate que délicieuse, avec saucisse locale et petit salé... histoire de nous remettre sur nos pieds ! Grosbot-Barbara ? Le premier, Denis, vigneron bourguignon, le second, Élie, Saint-Pourcinois pure souche, se sont associés dans les années 1920 pour créer ce domaine qui compte aujourd'hui neuf hectares à Montjournal, au cœur de l'appellation Saint-Pourçain. Et dirigé, depuis 1996, par Denis Barbara. Cette Cuvée Maltotes, ici dans le millésime 2013, une année un peu difficile, est là encore un assemblage de tressallier (30%) et de chardonnay, plantés sur une parcelle d'un peu plus d'un hectare, en 2011. Richesse et complexité. On est sur des notes de fleurs blanches et de fruits exotiques confits, de miel et de cédrat. Bouche à la fois vive et ronde, très enveloppante, presque grasse, finale longue et douce. Bon, dans les 20 euros, si j'ai bonne mémoire.
- Changement de région avec ce pur chardonnay 2014 du Château de Pennautier, la belle propriété languedocienne de Liren et Nicolas de Lorgeril. Il s'agit de la cuvée Marquis de Pennautier, Terroirs d'altitude, un IGP élevé dix mois en barriques de chêne français. Joli robe d'un jaune soutenu, nez exotique, fruits confits, des notes d'ananas, de pêche, de poire et de pâte à chou, bouche souple, où l'on retrouve des effluves de fruits confits et de zestes de citron, finale longue et caressante. Dans les 10/11 euros.
- Pour accompagner la potée dont je cause plus haut, j'avais apporté dans mon sac ce magnum Les Pichons 2012 vinifié par Luc Prieur, à la tête du Domaine Paul Prieur, à Verdigny depuis 2013. Les Pichons, c'est le nom d'une parcelle située en contrebas de la FAMEUSE côte des Monts Damnés. « Le pinot noir provient de la partie haute de ce terroir pauvre, avait expliqué Luc, ce qui donne des grappes à petites baies très concentrées.» Quatorze mois d'élevage suivent les vendanges manuelles. Le vin n'est ni filtré, ni collé. Ce 2012 se goûte très bien aujourd'hui, d'autant que le contenant lui permet de s'exprimer au mieux. Jolie robe rubis, nez sur les fruits rouges, de la mûre sauvage, de légères notes de vanille et d'épices, bouche ciselée, retour de fruits mûrs, bel équilibre et finale gourmande, pleine de jus. « Joli flacon ! »... de l'avis général. Dans les 40 euros pour le magnum, si je me souviens bien.
- Retour à la maison ... Dîner avec des amis de quarante ans. Menu simple et court. Chou blanc et poulpe à la vinaigrette d'alcool de riz, de saké, sauce soja... Puis un boudin noir cuit du matin par mon petit charcutier de quartier, et sa purée potiron/pomme de terre, du jardin. Saint-nectaire rapporté de la ville d'eau d'Auvergne. Enfin, cerises et poires (du jardin, toujours) au sirop, glace à l'amande...
. Pour l'apéro et l'entrée, un blanc des Vignerons de Buzet, la cuvée Baron d'Ardeuil, un assemblage de sémillon (55%) et de sauvignon, issus d'un terroir de graves. Vinification en cuves, élevage pour partie en fûts. Pour moins de 7 euros, un blanc plaisir, simple et bon, très parfumé, fruits et fleurs, notes citronnées, bouche ample, longueur fruitée...
. Avec le boudin, d'abord le 2013 de Château Marsac Séguineau, dix hectares sur graves au bord de la Garonne. Du merlot (65%), du cabernet sauvignon (23%) et du cabernet franc. Douze mois d'élevage en barriques de chêne dont un quart neuves. Un margaux sympa, presque croquant. Derrière une robe claire, un nez sur les baies rouges, des notes tendrement épicées, tannins fondus, des pointes toastées. Manque peut-être un peu de corps et de longueur, mais très agréable à boire aujourd'hui. Dans les 19 euros.
. On a terminé le repas avec un chinon, un 2011 de Château de la Grille, propriété depuis 2009 de Baudry-Dutour. Du cabernet franc, le fameux breton, issu de vignes cinquantenaires. « Vendanges égrappées, macération de deux semaines avant séparation des marcs ( peau, pépins et pulpes) avant la malo. Élevage de douze mois en barriques pour moitié, l'autre en cuve » explique la maison. Chaud devant ! Quatorze degrés annoncés mais le vin ne manque ni de fraîcheur ni de douceur. Robe grenat, nez sur les baies de buissons et les épices. Dense et rond en bouche, retour des fruits écrasés, myrtilles, sur de jolis tannins caressants, finale épicée et longue. Une valeur sûre ? Semble-t-il. 20 euros.
Les petites lampées reviennent bientôt ...