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Les Fous de vin d'Alain Fourgeot

Entre petites lampées et grandes folies, ne pas remettre à demain ce qui peut être bu aujourd'hui...

Pour un Été signé Hardy-Lalique, petits légumes et petites lampées à l'Arpège...

Bénédicte Hardy et la carafe Été, de la haute-couture pour le contenant comme pour le contenu... Et deux carafes de Noces d'or.
Bénédicte Hardy et la carafe Été, de la haute-couture pour le contenant comme pour le contenu... Et deux carafes de Noces d'or.

PARIS. Il y a eu le Printemps, voici deux ans. Aujourd'hui, c'est l'Été. Dans deux ans, ce sera l'Automne, dans quatre l'Hiver... Les quatre saisons pour baptiser quatre sublimes carafes signées Lalique contenant six eaux-de-vie d'exception. Cette merveille, le mot n'est pas trop fort, tirée à quatre cents exemplaires et vendue 12.500 euros, une affaire de collectionneurs, sera exposée à Vinexpo, dès dimanche. Si vous passez par là...

Bénédicte Hardy, je me souviens, avait la voix cassée par l'émotion, il y a deux ans, au Carré des Feuillants, pour présenter le Printemps. Cette fois aussi. A cause d'un méchant virus... Mais elle était encore toute bouleversée en évoquant cette nouvelle création et sa maison : « Nous sommes une petite maison mais nous avons la même philosophie que la Maison Lalique, voilà pourquoi nous nous sommes trouvés, confectionner de la haute-couture. Chaque pièce de cette carafe est unique et faite à la main. Quant au cognac, nous savons faire. Cette carafe va contenir des eaux-de-vie presque centenaires de Grande Champagne, soigneusement isolées par Armand Hardy, entre 1919 et 1940, distillées dans des alambics créés par les Arabes, qui s'en servaient pour distiller les fleurs, les roses et les alcools de fruits à des fins médicales. Le maître de chai a composé un assemblage évoquant les saveurs douces, gourmandes, presque sucrées, rythmées par l'abricot, le miel et la cannelle. » Si ça donne envie ?

Bien évidemment, nous n'avons pas goûté cet assemblage, l'autre midi, à l'Arpège, la Maison de cuisine d'Alain Passard, le chef légumier trois étoiles. Mais deux autres cognacs. Pour l'apéro, un VSOP en cocktail Bay Breeze, revisité à base d'ananas. Très frais, désaltérant, par ces chaleurs. Servi avec des tartelettes potagères fleuries. Quant au déjeuner... Chaud froid d'œuf au sirop d'érable, quatre épices et vinaigre de Xérès, suivi de raviolis potagères multicolores en consommé printanier, avant un tartare pourpre (betterave rouge) à l'estragon étonnant de saveurs... Dans les verres, un bordeaux blanc 2011 de Château Faugères, floral, élégant, soutenu, sur des jolis amers et une finale résistante.

L'œuf à touiller... avec un château faugères, sauvignon blanc, sauvignon gris, sémillon.

L'œuf à touiller... avec un château faugères, sauvignon blanc, sauvignon gris, sémillon.

Avec le 2009 de Château Lamothe-Bergeron, un haut-médoc classique, des fruits noirs, du fumé, des tanins fondus, du soyeux, ample et long, encore des légumes, avec une jardinière arlequin, sa bluffante merguez végétale et une semoule à l'huile d'argan, précédant un « corps à corps de volaille haute couture »... que je vous laisse découvrir sur ce lien.

A l'heure du dessert, un millefeuille chocolat tout chocolat et sa (délicieuse) crème glacée à la rose, des mignardises, un cognac de la Collection Prestige, les Noces d'or... Grande Champagne, cinquante ans minimum. « Lilas vert »... que je n'ai pas trouvé, tabac blond, fruits secs et confits, grande souplesse en bouche, attaque vive et finale florale sur quelques notes finement boisées et fraîches...

Les petites lampées reviennent bientôt...

Alain Passard, le chef de l'Arpège, et Bénédicte Hardy, à l'issue du déjeuner ... légumier.

Alain Passard, le chef de l'Arpège, et Bénédicte Hardy, à l'issue du déjeuner ... légumier.

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