Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Les Fous de vin d'Alain Fourgeot

Entre petites lampées et grandes folies, ne pas remettre à demain ce qui peut être bu aujourd'hui...

D'un grand M à un grand A, en passant par la Provence, la Loire et la Vendée...

D'un grand M à un grand A, en passant par la Provence, la Loire et la Vendée...

FEUILLETON ROSÉ/Épisode 4. J'ai lu un très long papier bien documenté sur les rosés dans lesechos.fr intitulé du Rose sinon rien. Il se trouve que le journaliste fait causer Yann Todeschini, l'un des propriétaires de Château Mangot, à Saint-Émilion, où faire du rosé « est un vrai choix ». « Nous sommes un rosé de vigne et non de chai, explique Yann. On sélectionne les parcelles pour notre rosé que nous allons travailler spécifiquement. On recherche la fraîcheur et la tension. On le travaille en barriques et cuves. Nous utilisons 70 % de merlot et le reste en cabernet franc. Certes, la production reste encore infime puisqu'elle n'atteint que cinq mille à six mille bouteilles par an, mais les flacons sont bien présents chez tous les cavistes branchés de la capitale »... Mais pas que. Et c'est justement par ce rosé que débute ce quatrième épisode du feuilleton de l'été...

D'un grand M à un grand A, en passant par la Provence, la Loire et la Vendée...

- Il aura fallu quatre années d'essais avant de mettre en vente ce M de Mangot, né avec le millésime 2014. « Rosé atypique, explique Yann Todeschini, vinifié et élevé comme un grand blanc.» Un assemblage de merlot (70%) et de cabernet franc, en pressurage direct, présenté dans une jolie bouteille * à cul variable, étiquette tatouée d'un grand M qui n'est pas ... maudit, "bouchon" en verre (Vinolok) que l'on a fait "sauter" l'autre jour en préparant une fricassée de pois gourmands du marais, tout frais, tout beaux. Ils allaient escorter des côtelettes d'agneau marinées dans de l'huile d'olive et une poignée de simples. Belle robe, transparente, déjà gourmande, nez très frais, des agrumes, des pointes grenadines, d'herbe fraîchement coupée, jolie carrure en bouche, finale riche et élégante et discrètement acidulée. Un beau rosé comme on aimerait en boire plus souvent du côté de ... Bordeaux. 11 euros la bouteille. Quelqu'un m'a dit qu'il était aujourd'hui introuvable... Cherchez et dites-moi...

* Pour en savoir plus sur les bouteilles de Mangot et d'autres domaines, je vous conseille ce papier sur le blog de Gretagarbure.

D'un grand M à un grand A, en passant par la Provence, la Loire et la Vendée...

- Oui, ce sont bien encore des pois gourmands, c'est de saison, on profite, c'est frais, et les premiers artichauts violets, ces derniers coupés en tranches, le tout mélangé à des lamelles de patates douces, des oignons rouges, des rondelles de courgettes jaunes, des lardons, des fleurs de thym... Une sorte de jardinière, mais de saison et maison, quoi ! Avec ce côtes-de-provence Le Luc 2014 de Château Lauzade, un domaine de près de cinquante hectares dont vingt-huit sont consacrés au vin rosé... La fleur de thym va bien avec la Provence et ce joli rosé de saignée, au nez fleuri, aubépine, fleurs blanches, très aromatique, riche, pomelo, petits fruits, pêche de vignes. En bouche, amplitude jusque dans la finale, légèrement épicée. À boire comme une gourmandise... Tout le bonheur d'un assemblage provençal réussi de grenache (50%), de cinsault (20%), de tibouren (20%) et de syrah. 9,50 euros à la propriété.

D'un grand M à un grand A, en passant par la Provence, la Loire et la Vendée...

- Hum, des encornets, bien ronds, farcis, tentacules hachées au couteau, fenouil, zeste de citron vert, piment japonais, ciboulette... Cuits longtemps, doucement sur le tepanyaki. Avec ce fief-vendéen de Mareuil, des Vignobles Mourat, déjà goûté dans de précédents millésimes. Pour ce 2014, l‘habillage évolue, la capsule cire cédant sa place à une capsule mate blanche et argent, la photographie noir et blanc du moulin est désormais sur l’étiquette. « Moulin Blanc, fait partie de la jeune famille des Parcellaires. Une famille de vins conduite en culture biologique, chérie et élevée dans un chai creusé dans l’argile, inauguré pour la vendange 2013 » explique Jérémie Mourat. Et le nom de cette parcelle est lié au moulin qui domine ses quinze hectares de pinot noir. Lequel est « pressé en grappes entières puis élevé six mois sur lies fines en cuves béton ». Cela donne un rosé d’un rose extrêmement pâle, aux jolis reflets scintillants, gourmand, fruité, grenadine, légèrement acidulé, aux notes d’agrumes et de fenouil. 9,90 euros

D'un grand M à un grand A, en passant par la Provence, la Loire et la Vendée...

- Du pineau d'Aunis qui désaltère avec cette Montagne Blanche des Vignerons du Vendômois, ouvert pendant la préparation d'un barbecue. Robe pâle aux vagues argentées, nez sur les petits fruits rouges et de poivre blanc, que l'on retrouve en bouche, fraîche et ronde, complexe, avec des notes exotiques et une jolie finale ample. Rapport qualité/prix imbattable : 5 euros.

D'un grand M à un grand A, en passant par la Provence, la Loire et la Vendée...

- Et on termine cette série, d'autres suivront jusqu'à la fin de l'été, avec des bulles rosés, j'adore... Le Majeur R de Champagne Ayala, dégusté à l'apéro, sous le parasol, en refaisant le monde, la loi Évin et en maudissant les litres de fiel et de bile qui se déversent sur les réseaux sociaux... Un assemblage de chardonnay (50%) et de pinot noir, dont 6% de vin rouge tranquille issu d'Aÿ, auquel sont encore ajouté 10% de pinot meunier. Je rappelle, pour ceux qui ne le sauraient pas, que seul la Champagne a droit à l'ajout de rouge dans le blanc pour faire du rosé... Faible dosage, vieillissement de trois ans. Et un rosé plein de jolies bulles, d'une effervescence joyeuse, délicat, complexe, petits fruits rouges du jardin bien mûrs, bouche racée sur une belle finale , fruitée et fraîche. Vivent les bulles estivales ! 39 euros.

Les petiteses lampées reviennent bientôt....

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article