28 Mai 2015
FEUILLETON ROSÉ/Épisode 3. Encore un peu plus de trois semaines avant l'été du calendrier et, côté météo, c'est enfin presque gagné. Huit degrés dans ma cour il y a trois jours, à "l'ombre" du citronnier ... Quinze, ce matin. On garde le moral sous le ciel bleu pour le troisième épisode du feuilleton rosé qui passe aujourd'hui par le Bordelais, le Vivarois et bien évidement la Provence. Avant d'aller plus avant, pour compléter vos connaissances, je vous conseille de lire ce post paru ces jours dernier par la FDV autrement dit la Feuille de vigne : les onze choses que tout amateur de vin rosé doit savoir. En route ...
- Pour le Bordelais, d'abord, et plus précisément Saint-Émilion, avec la Fleur de ..., le second vin de Château Fonplégade, un peu plus de dix-huit hectares et vingt-sept parcelles sur une pente de la côte Sud. Culture biologique certifié Ecocert depuis 2013, petits rendements, les conseils de Michel Rolland, des installations dignes d'un Grand Cru ... Les nouveaux propriétaires, Stephen et Denise Adams, ont beaucoup investi pour tirer vers le haut la qualité de leurs vins. Et restauré le magnifique château construit il y a un siècle et demi. On peut visiter... Le rosé 2014? Du cabernet sauvignon en pressurage direct, qu'on a ouvert sur une terrine de lapin avant de passer à table. Robe lumineuse, nez floral, tout en finesse, agrumes et fraises mêlés, attaque vive et croquante, grenadine et notes d'aubépine, milieu de bouche caressante et fruitée avant une longue finale rafraîchissante. 13 euros.
- Un feuilleton rosé sans passage en Provence, ben non... Ici dans l'appellation Coteaux Varois, avec la cuvée Quintessence d'éclosion 2014 de la Bastide de Blacailloux, classée parmi les cent meilleurs rosés de Provence par le Guide Hubert de Pierre Casamayor. Un assemblage de syrah et de grenache, clair et transparent, au nez complexe, notes de grenadine, de fruits exotiques auxquelles se mêlent de discrètes pointes florales. Attaque revigorante, aromatique, fruitée, pas mal d'ampleur en milieu de bouche, gracieuse et légèrement épicée, sur une finale vive, ample et fraîche. Très Provence et réussi. On l'a ouvert sur une fougasse au lard parfumée à l'anis et c'était pas mal du tout. 9,50 euros.
- On reste en Provence, du côté du Muy, avec la Cuvée Marie 2013 de Château Saint-Pierre, ouverte à l'heure de l'apéro, autour d'une piscine et sous les palmiers... Grenache à 90% et cinsault. Au domaine, où nous avons fait nos courses..., on nous explique qu'après les vendanges manuelles, les raisins ont macéré deux heures en cuve et que seuls les jus issus de la première pressée ont été retenus pour une décantation naturelle d'une journée, avant soutirage et fermentation en cave à basse température. Robe claire, nez très floral, rose ancienne, un peu bonbon mais pas trop, framboise, bouche ample et ronde, abricotée, équilibrée, le fruit du grenache, la souplesse du cinsault. Belle bouteille pour 7,80 euros.
- On remonte dans le Luberon, les cigales sont toujours là... Une belle allée d’oliviers et de cyprès, les vignes et les arbres fruitiers, voici le Domaine de la Citadelle, propriété de la famille Rousset-Rouard depuis 1989. En conversion biologique, les soixante parcelles de ce domaine de trente-neuf hectares permettent à Alexis de proposer quatre collections de vins bien distinctes et deux rosés dont cette cuvée Les Artèmes, un rosé de saignée issue de grenache (60%), syrah (30%) et mourvèdre. La robe donne envie de voir les dessous, le nez est charnu, sur la pêche, les agrumes, légèrement floral, rose et pivoine, la bouche est structurée, équilibrée, riche en fruits et la finale élégante et douce. Sur une salade estivale sans vinaigre, huile d'olive à la mandarine, mélisse et pousses de bourrache. 13,50 euros.
- Et on termine par un vin de soif, un vin de pique-nique et de grande assemblée, un vin pas cher, il en faut, pour petites bourses, tout le monde n'a pas les moyens de faire la fête avec des vins à plus de dix euros... Un rosé rustique et plein de caractère, comme celui des vignerons des gorges de l'Ardèche. Nous étions toute une bande à préparer les bars en papilotte sur le barbecue, un filet d'huile d'olive, des zestes de citron, des fleurs de thym frais, du romarin... Du grenache (80%) en pressurage direct et de la syrah (20%) en saignée pour ce côtes-du-vivarais à la robe très soutenue, presque violine, au nez puissant, cerise mûres et herbe coupée, bouche ample et acidulée, finale un peu bonbon. Ça vaut ? Moins de quatre euros...
Les petites lampées (de rosé) reviennent bientôt...