2 Décembre 2014
Bulles. Les fêtes approchant à grands pas, tout le monde ou presque va vous parler de champagnes, il y en a plein les magazines et les réclames. Ben ici, je vais vous causer des crémants. Des bulles souvent sympas, d'un bon rapport qualité/prix, qui proviennent de sept régions. Quelques réponses aux questions que vous pourriez vous poser...
. Qu'est ce-qu'un crémant ? Un vin d'Appellation d'origine contrôlée, élaboré selon les règles des vins effervescents. Après une première fermentation en cuve, le vin subit une seconde fermentation en bouteille, avec prise de mousse dans cette même bouteille, grâce à une seconde fermentation. Après quoi vient le vieillissement, neuf mois minimum sur lattes, pendant lesquels les bouteilles sont régulièrement tournées sur leur pointe pour que le dépôt, exclusivement formé de levures traditionnelles, s'accumule en attendant l'heure du dégorgement. Opération qui permet d'éliminer, par refroidissement, ce dépôt rassemblé à l'extrémité du goulot de la bouteille. On pose alors bouchon et muselet en attendant la mise en vente.
- Quelles sont les règles ? Elles sont strictes. Les raisins doivent être récoltés manuellement et les vins doivent être issus de moûts obtenus par pressurage de raisins entiers ou éraflés. La quantité de moûts obtenue ne doit pas excéder les cent litres pour cent cinquante kilos de raisins, la teneur maximale en soufre ne doit pas dépasser 150 milligrammes au litre et la teneur en sucre doit être inférieure à cinquante grammes au litre.
- Comment va le marché ? Soixante-douze millions de col vendus l'an dernier dans le monde, avec une progression annuelle de 5 à 7% et une hausse encore plus importante pour les crémants rosés. Toutes les appellations ne peuvent pas en dire autant.
- Dans quelles régions ? Sept régions françaises produisent des crémants : l'Alsace, le Bordelais, la Bourgogne, le Jura, la Loire, Die et Limoux. Depuis 1982, la Fédération nationale des producteurs et élaborateurs de crémant vieille à la stricte appellation du terme "crémant". En plus de la règle communautaire, chaque région dispose de son propre cahier des charges.
- Avec quoi les boire ? Vins d'apéritif et de cocktail, il peut aussi accompagner, à l'image du champagne, tout un repas, de l'entrée salée au dessert, en passant par les viandes blanches, les crustacés, les poissons en sauce et les fromages... Reste à bien choisir.
- Quels cépages ? Petit tour des sept appellations...
. Alsace : pinot blanc, riesling, pinot gris, chardonnay, auxerrois et pinot noir peuvent être assemblés mais les crémants d'Alsace peuvent également provenir d'un cépage unique.
. Bordeaux : deux cépages, le sémillon, pour environ 60% de l'assemblage, et le sauvignon. Le rosé est un assemblage de cabernet (70%) et de merlot.
. Bourgogne : deux catégories de cépages. La première avec du pinot noir, du chardonnay (minimum 30%), pinot blanc et pinot gris. La seconde avec du gamay noir à jus blanc (20% maximum), aligoté, melon et sacy. Mais la plupart des vins sont produits à partir de pinot noir et de chardonnay.
. Die : à la clairette, le cépage d'origine, peuvent être aujourd'hui assemblés de l'aligoté (entre 10 et 40%) et du muscat (entre 5 et 10%).
. Jura : poulsard, pinot noir, trousseau, chardonnay et savagnin. Pour le blanc, le pinot noir et le trousseau doivent représenter 70 % de la cuvée. Pour le rosé, le pinot noir, le poulsard et le trousseau doivent représenter plus de 50%.
. Limoux : deux cépages, le chardonnay et le chenin lequel doit représenter entre 10 et 40% de l'assemblage. Le mauzac et le pinot noir sont, ensemble, limités à 20%. Le pinot noir ne doit jamais dépasser les 15%.
. La Loire : le chenin et le cabernet franc, principalement. Auxquels on peut également ajouter le chardonnay, le pinot noir, le grolleau noir et le grolleau gris. Et même le très rare orbois (ou le menu pineau) du Loir-et-Cher. Le cabernet sauvignon et le pineau d'Aunis peuvent également entrer partiellement dans l'encépagement.
. Combien ça coûte ? Entre 5 et 10 euros en moyenne. Il y a évidemment des crémants et des cuvées dites de prestige bien plus chères.
Maintenant, bullez bien ! Et bonnes fêtes...
PS. J'avais déjà évoqué quelques crémants dans un précédent post, ici.
. La Loire avec ce Blanc de noir d'Ackerman. Du cabernet franc (70%), du grolleau (15%) et du pinot noir. Jolies cordons de bulles, robe de fête, nez fruité, sur des notes citronnées en bouche. Fraîcheur, plaisir simple. Avec des saint-jacques, tiens ! 8,95 euros.
. Limoux avec la Cuvée Eugénie de la Maison Antech. Du chardonnay (70%), du chenin (20%) et du mauzac pour finir. Fine effervescence, nez sur les fleurs blanches, pointes de grillé, touches de miel, bouche alerte, tapissante. Un joli poisson ? 9,25 euros.
. Limoux encore avec Sieur d'Arques. Chardonnay (70%), chenin et mauzac en égales proportions. Nez sur les agrumes, la brioche grillée, bouche élégante, toute en rondeur, sur une finale harmonieuse, fraîche, sophistiquée. Crustacés bienvenus ! 15 euros.
. L'Alsace avec ce crémant Blanc brut de Joseph Catin. Tout en blanc ...Du pinot blanc, des fleurs blanches et des fruits blancs au nez. Une grande vivacité qui ira parfaitement avec les huîtres et le plateau de fruits de mer. 7 euros.
De gauche à droite..
. La Loire avec ce Royal rouge d'Ackerman. Une sorte de lambrusco français... Une "fines bulles" originale et demi-sec issue principalement du cabernet franc, bue à l'apéro avec des amis italiens, si, si... Nez gourmand sur les baies de jardin écrasées, un petite note épicée, envahissant en bouche, finale proprette. 5,92 euros.
. Limoux avec ce crémant Première Bulle de Sieur d'Arques, un assemblage de mauzac (90%), de chenin et de chardonnay à parts égales (5%). Fleurs printanières, agrumes, fruits blancs au nez et une bouche franche et vive. Jolie finale. Pour tout le repas. 10 euros et 25 euros en magnum.
. Le crémant d'Alsace de Joseph Catin (voir plus haut)
. Encore la Loire, ci-dessous, avec, en magnum, la cuvée Jean-Baptiste Ackerman, 70% chenin, 20% chardonnay et 10% cabernet franc. Nez complexe, fruits blancs et fleurs printanières, bouche rafraîchissante, sur des notes d'abricots mûrs et de grillé. 18 euros.