19 Décembre 2014
Bourges. Uncinatum ou melanosporum ? Bourgogne ou Périgord ? Faites votre choix selon vos moyen. La première coûte dans les quatre cents euros le kilo, la seconde dans les mille voire beaucoup plus... Pas le même prix, pas la même réputation. Pas tout à fait la même saveur ...
La périgourdine, si vous êtes dans le coin, vous la trouverez dimanche à Issoudun (Indre), au traditionnel marché aux truffes noires organisé dans le Pepsi. Que de la melanosporum, rien que de la melanosporum, et un marché contrôlé ouvert dès 9h30 avec une vente, attention à la bagarre, qui débute dès 10 heures. A noter que, dans la limite des places disponibles, dans les trois cent cinquante, on peut participer au buffet tout truffe pour 25 euros. Tickets à prendre sur place. Il faut jouer des coudes...
Et l'uncinatum ? Je vous invite à lire ce reportage sur libération.fr : la truffe de bourgogne a du chien. Si vous êtes copain avec votre charcutier, demandez-lui de vous en réserver quelques unes au moment de ses commandes, car c'est bien souvent elle qui entre dans la préparation de ses terrines et autres galantines. Sinon, le bouche à oreille, car elle ne se trouve pas qu'en Bourgogne ! Celles que j'ai dans mon réfrigérateur viennent du Sancerrois... Ben oui !
On a tranché la plus grosse l'autre soir à l'heure de l'apéro pour la déguster simplement sur du pain grillé et quelques grains de sel. Plus nature, hein ! Pour l'accompagner, on aurait pu sortir un blanc aux arômes de ... truffes blanches; ce sera pour Noël... Ce soir, on a préféré voir rouge et ouvrir ce pessac-léognan 2008 de Château de Rouillac, la propriété de Laurent Cisneros. En remontant la bouteille, m'est revenu le souvenir ému d'une journée passée au domaine, ponctuée par un joli déjeuner au bord de la piscine...(L'homme qui parle au goulot de son dada).
La fiche technique ? Assemblage de cabernet sauvignon (58%) et de merlot, provenant de graves fines et de calcaire. Élevage de quatorze mois en barriques de chêne français, un tier neuves, deux tiers d'un vin. J'avais dégusté ce 2008, il y a deux ans. Je l'avais trouvé encore serré, un peu trop boisé. Il a depuis pris une belle allure et développé un nez un peu graphite, complexe, sur des baies noires. En bouche, richesse et ampleur, de légère notes vanillées, de tabac et des tanins bien fondus. Longueur très sympa. La truffe lui allait pas mal...
- Rouge encore, quelques jours plus tôt, avec cette cuvée Œnothéra 2013 de Château Crès Ricards. Situé sur la toute nouvelle Appellation d'origine contrôlée Terrasses du Larzac. Et propriété de Jean-Claude Mas depuis 2010. Quarante-deux hectares sur un « terroir d'exception, des schistes sur des terrasses alluviales riches de galets roulés ». La fiche technique ? « Assemblage de syrah et de grenache, provenant d'une sélection parcellaire de vieilles vignes; élevage en barrique, 35% de bois neuf dont 75% de chêne français et 21% de chêne américain.». Chaud devant ! 14,5 degrés. Un nez d'une grande richesse, cerises noires et pointes épicées. Grosse présence en bouche, fruits noirs, cannelle, tabac, cacao, tanins pas trop prenants et une jolie finale fraîche. À encaver quelques années. 16,50 euros.
- Pas très loin de là, l'Ardèche ... Avec le Domaine Notre-Dame de Cousignac, propriété de Raphaël et Andéol Pommier, nous sommes dans la partie la plus méridionale de cette magnifique région, à la sortie des gorges, au confluent du Rhône, du côté de Bourg Saint-Andéol... On s'est simplement régalé l'autre midi avec ce côtes-du-rhône villages 2012, bio, mais pas "nature", contrairement à ce que pourrait faire croire l'étiquette... Un assemblage de grenache (70%), de syrah (25%) et de carignan. Nez très "sud" et joliment fruité; bouche gourmande, bonne mâche, finale réglissée. Un vrai plaisir pour 9,50 euros.
Les petites lampées reviennent bientôt...