Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Les Fous de vin d'Alain Fourgeot

Entre petites lampées et grandes folies, ne pas remettre à demain ce qui peut être bu aujourd'hui...

Virée du côté de Saint-Émilion et petites lampées en mode ... primeurs

Virée du côté de Saint-Émilion et petites lampées en mode ... primeurs

Saint-Émilion. Alors ce 2013 ? Classique ? Manquant de concentration ? Pas de garde ? Mais non dénué de fraîcheur ? Mieux que certains l'ont décrit ? Il est vrai qu'on aura tout entendu sur ce millésime dit « difficile » et ce bien avant les primeurs. Qu'en pensent les sommités bordelaises ? Par exemple les flying winemakers ? Michel Rolland : « Le 2013 est celui de l'assembleur et probablement le plus compliqué de ces vingt dernière années ». Stéphane Derenoncourt : « Il est intéressant, aromatique et a seulement un problème de structure, ça manque de concentration, ce sera un millésime léger, charmant, qui se boira plutôt vite ». Pour Hubert de Boüard, « bien qu'hétérogène, ce millésime 2013 présente des réussites étonnantes, bien des dégustateurs seront surpris par ses vins élégants, équilibrés, avec beaucoup de fraîcheur, des tanins appétants, un niveau d'alcool modéré ». Bon, voilà, je ne vais pas ajouter ma pauvre science à ces propos. En virée de quarante-huit heures du côté de Saint-Émilion, j'ai évidemment fait le tour de quelques salons où l'on dégustait ce 2013. Ma conclusion ? Je me suis moins ennuyé qu'il y a deux ans... Oui. J'ai dégusté des vins sympas, effectivement faciles à boire, moins boisés, plus fruités. Pour le reste, wait and see comme m'a lancé, l'œil malicieux, un importateur anglais entre deux lampées d'un gros rouge qui tâche grave les dents, hein ! ... Voici l'histoire de mes courtes pérégrinations saint-émilionnaises...

- Dimanche. Brunch dans le nouveau chai de Château La Dominique, Grand Cru Classé. Propriété, depuis 1969, des Vignobles Clément Fayat ( Château Fayat, Château Clément-Pichon), le vignoble est en limite de l'appellation Pomerol et voisin de Cheval Blanc qui a lui aussi inauguré, il y a deux ans, un chai révolutionnaire imaginé par Christian de Portzamparc. A La Dominique, c'est Jean Nouvel qui s'est collé au projet. Du coup, l'endroit ressemble à un concours d'architecture à ciel ouvert. Deux architectes, deux partis pris. Chai tout en élégantes lignes courbes à Cheval et que de belles lignes droites tranchantes chez son voisin. Son projet, Nouvel l'explique ici : « Les façades sont recouvertes d'un ensemble de lames en acier inoxydable polies et de couleur rouge sombre, réfléchissant le ciel et les rangs de vignes dans un effet de miroir inversé. De l'intérieure, le flanc nord s'ouvre vers le vignoble par un mur entièrement vitré; de l'extérieur il laisse découvrir les cuves à la nuit tombée. La terrasse créée au dessus, recouverte de galets de verre rouge, devient un véritable belvédère surplombant le vignoble ». Et la terrasse arborée de Cheval... Quant aux galets de verre rouge, on peut marcher dessus, avec cette impression de fouler le raisin, comme je le faisais parfois, gamin, chez mon grand-père... Bon, derrière l'œuvre d'art, le ... chai d'œuvre, il y a évidemment un nouveau cuvier hyper moderne. Voyez la vidéo... Et puis, la bonne idée, c'est la création d'un restaurant donnant sur la terrasse, géré par la célèbre Brasserie bordelaise. Cuisine en inox, mobilier en bois, à la fois moderne et sobre. L'endroit est élégant, chic décontracté. Côté table, ce sera pour une prochaine fois... J'étais attendu ailleurs.

Virée du côté de Saint-Émilion et petites lampées en mode ... primeurs

- A Saint-Émilion, au Logis de la Cadène. Le restaurant, situé sur la petite place du Marché au bois, là, à gauche, le long de la descente pavée et très casse-gueule, a été racheté par la famille de Boüard. « Pour l'instant nous avons simplement mis un coup de pinceau avant d'entreprendre des travaux », explique Stéphanie de Boüard. Il y aura bientôt quatre chambres. Côté cuisine, le chef assure. Sublime risotto aux truffes, entre autres, servi avec angelus 2006, très ouvert, fruité, et angelus 2004 en magnum, sur le sous-bois, la prune noire, encore fermé, tannins fins et serrés ...

- Après-midi repos avant un court passage chez les « artisans vignerons » d'Anthocyanes, regroupés dans un ancien entrepôt de la gare de Saint-Émilion. Pour une magnifique dégustation des vins de Francois Villard. Des condrieus à tomber, des crozes de haute-tenue... Une valeur sûre. Et il était l'heure de rejoindre le petit château Ferrand-Lartigue ( Saint-Émilion Grand Cru) autrefois propriété de Michèle et Pierre Ferrand, lequel fut longtemps le président de la Chambre de commerce et d'Industrie du Cher. J'y ai fait les vendanges il y a quelques années déjà.... Joli souvenir. Le domaine de cinq hectares est depuis 2008 la propriété de Vitisvintage qui possède par ailleurs Château Tourteau Chollet (Graves), Queyron Lartigue (Saint-Émilion) et Château Grand Lartigue (Saint-Émilion Grand Cru), placés sous la responsabilité du Palois Pierre Chollet. Jolie dégustation des 2009 et 2010 avant et pendant le dîner...

Virée du côté de Saint-Émilion et petites lampées en mode ... primeurs

- Et un lundi en primeurs ! D'abord dans les nouveaux chais d'Angelus pour les vins des soixante propriétés conseillés par Hubert de Boüard Consulting. J'ai aimé le Plus de la Fleur de Boüard, La Commanderie, La Pointe, Fieuzal; les vins, rouge et rosé, du très provençal Château de Berne et le rosé 100% syrah et thaïlandais de GranMonte... Mais je n'ai pas fait tout le tour. Puis direction le Chateau La Gaffeliere, pour la Grappe, le salon des vins de Derenoncourt Consultants. Clos Vieux Taillefer, Pavie Macquin, La Tour Figeac, La Gaffelière, Les Carmes Haut-Brion, de Chevalier, Le Thil et Smith Haut Lafitte avant de terminer par deux rouges portugais de la Quinta da Corte...

- Et direction La Couspaude, propriété des Vignobles Aubert. Rendez-vous avec Héloïse Aubert et son cousin Johan pour un sympathique déjeuner en petit comité et une verticale de Messile-Aubert, appellation Montagne-Saint-Émilion, propriété dans la famille depuis quatre générations. Douze hectares de merlot et des deux cabernets, les conseils de Michel Rolland, un travail identique à celui de La Couspaude mais des vins à 15 euros. Un prix qui place Messile-Aubert dans les excellentes affaires... Verticale ? De 2011 à 2001. Avant de terminer par trois millésimes de La Couspaude, 2003, 2008 et 2011. Chance ? Ben oui, je vous le confirme...

Virée du côté de Saint-Émilion et petites lampées en mode ... primeurs

- Il n'était évidemment pas question de quitter Saint-Émilion sans saluer quelques Berrichons... Direction le Chateau Le Chatelet pour rejoindre le Marchand de soif Anthony Ollivier et ses amis. Dont Béatrice et Vincent Rapin, les propriétaires du Domaine de Valmengaux (Bordeaux), créateurs de la belle cuvée Dame de 11 heures (Saint-Émilion Grand Cru). Et Guillaume Sorbe, Domaine des Poëte à Reuily, qui m'a régalé de son gris délicat dont il faut que je fasse le plein pour l'été... Dans la même couleur, nous, mes potes et moi, je veux dire, avons adoré le menetou rosé issu du pinot noir de Philippe Gilbert, présent comme chaque année au salon Biodyvin, organisé à Chateau Fonroque. Où nous avons terminé la tournée. Appréciant les blancs du Domaine Philippe Gilbert, les vins corses du Domaine Clos Canarelli, dont un délicieux rouge d'amphore, les sancerres du Domaine Vacheron et du Domaine Fouassier. Paul Fouassier, toujours très en forme, nous a également débouché son petit dernier, un délicat sauvignon vinifié et élevé en amphores, qui sera très bientôt mis en vente, quand l'étiquette sera choisie. Et ma toute dernière lampée en mode "primeurs" a été pour sa cuvée Iconoclaste, un rouge sympa à boire entre bons copains. Comme ceux avec lesquels j'ai partagé ces jolis moments...

Les petites lampées reviennent bientôt...

Virée du côté de Saint-Émilion et petites lampées en mode ... primeurs
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article