17 Février 2014
Lauranie Nonotte. Si vous lui demandez quel est son métier, elle vous répond : sommelière. Sommelière du chocolat... « Mon métier consiste à sélectionner les chocolats chez les meilleurs artisans du monde entier et à concevoir des dégustations pour les amateurs de chocolat », précise-t-elle. Au travers de sa société, Esprit chocolat, qu'elle a créée en 2010, après sept années passées en institut d’études, à conseiller les entreprises sur leur image, et un voyage dans les plantations de cacao du Mexique, Lauranie propose des animations autour du chocolat. Pour les entreprises et les particuliers, notamment des dégustations accordant le chocolat et le vin, les alcools, le champagne ou encore le fromage ! Ce sont les "Accords Chocolat". Merci Lauranie, nous avons au moins deux passions communes car moi aussi je suis fou de chocolat et du savagnin...
- Le déclic ? Le premier verre ?
Je vais parler de la première expérience car ce doit être de là que vient mon goût pour le goût ! Mon grand-père était bouilleur de cru en Haute-Saône (70), et également un grand épicurien. Toute petite, je me souviens de l'odeur des eaux-de-vie dans son hangar, les prunes, les mirabelles, les poires que l'on avait ramassées avec lui sous les arbres et qui macéraient.... L'odeur est restée un élément essentiel dans mon appréciation de tout ce que je bois et mange. Et puis il y a eu la première dégustation. Autour de cinq ans, mon grand-père nous faisait goûter à ma soeur, ma cousine et moi, notre première goutte de champagne, sur un biscuit rose. Un apprentissage en douceur, que je tente de transmettre chaque jour à travers mes dégustations.
- Une devise ?
Celle de Forrest Gump, un peu revisitée : "On ne sait jamais {sur quoi on va tomber en ouvrant la boîte de chocolat}" ! Oser goûter, rester curieux, et garder les sens en éveil... la vie est faite de bonnes surprises.
- Le meilleur souvenir de dégustation ? Je pense que c'était avec Emmanuel Delmas, un grand sommelier (1,85 au moins ). C'est avec lui que j'ai vraiment appris à découvrir, comprendre et aimer le vin. En tâtonnant ensemble sur les premiers accords Vins & Chocolat que nous allions proposer à nos clients, j'ai vraiment découvert une autre façon de boire du vin, une façon ludique, basée sur le plaisir, un plaisir qui venait du lien que l'on peut faire entre le vigneron et son vin, entre la vigne et le goût, entre la terre et la puissance du liquide. Je lui dois beaucoup, et notamment une magnifique découverte : un vin italien passerillé, un ben rye, aux notes de fruits compotés, d'abricot confit, de soleil et de sucre. Nous l'avions accordé avec un caramel au fruit de la passion et ce fut un grand moment !
- Cave ou armoire? Combien de bouteilles ? Cave, pas très organisée, et pas très remplie : je suis une femme pressée, j'aime bien boire un vin que je viens d'acheter, je n'aime pas attendre. Un peu comme avec les robes, je les porte le jour de leur achat !
- Les trois coups de cœur du moment ?
. Femme Rosé, le dernier né de Champagne Duval Leroy, avec lequel je travail en ce moment. Les mariages avec ce champagne sont assez fous, notamment avec certains fromages. C'est le genre de produits avec lesquels je m'éclate bien.
. Côtes-du-jura, savagnin Cuvée Prestige 2009, de Jean-François Ganevat. Pas une nouveauté mais un vin avec un gros caractère, qui enveloppe subtilement le palais de ses notes de noix, mais aussi de curry et de café torréfié. Un vin qui se mange à mon sens.
. Pour rester dans ma région (sans chauvinisme aucun !), un autre côtes-du-jura, 2011, de Henry Le Roy, Domaine de l'aigle à deux têtes, à Vincelles. C'est le genre de vin bien classe que j'aime partager avec mes copines à l'apéro.